Encore plus d'export de blé, mais aussi plus d'import

Entre le milieu du mois d'août et le milieu de septembre, 1,6 Mt de blé tendre ont été expédiées vers les pays tiers, selon FranceAgriMer, ce qui conduirait en extrapolant à 19,4 Mt sur la campagne ! Mais en prenant en compte les débouchés intérieurs et les réalités logistiques, FranceAgriMer table plus sérieusement sur des exports vers pays tiers à 11 Mt (10 Mt la campagne passée). « L'avantage actuel, tant qualitatif que quantitatif, du blé français sur le marché mondial devrait ainsi permettre des ventes records vers les pays tiers », estime l'établissement qui actuellement n'a « pas d'échos sur des problèmes éventuels de capacité portuaire ».

Les grands ports céréaliers tournent à plein régime.Même Bordeaux a chargé du blé vers l'Egypte. Sans parler de ports tels Caen ou Les Sables-d'Olonne qui sont également mobilisés. Deuxième record sous-jacent au premier : les importations de blé tendre devraient atteindre 1,2 Mt. Du jamais vu depuis 1947-1948 ! Alors qu'il existe une vraie dynamique à placer du blé meunier français à l'exportation, les professionnels de l'alimentation vont devoir en incorporer moins que d'habitude et donc devoir importer davantage de blé fourrager. Probablement, en provenance de l'Allemagne. Près de la moitié de la récolte allemande, estimée à 23,5 Mt selon le CIC, pourrait être en effet déclassée en blé fourrager. « On peut imaginer des trains partir chargés en blé meunier et revenir avec du blé fourrager », estime Christian Vanier, directeur de l'animation des filières à FranceAgriMer.

Renaud Fourreaux