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10 % d'OGM en plus dans le monde

Huit hectares de soja sur dix et près d'un tiers du maïs mondial sont transgéniques. L'essor des OGM est très rapide dans les pays en développement et en recul en Europe.

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En 2010, les surfaces cultivées en OGM dans le monde ont augmenté de 10 % selon l'ISAAA (International Service for the Acquisition of Agri-biotech Applications). C'est la deuxième plus forte croissance annuelle des cultures transgéniques dont les surfaces ont été multipliées par quatre-vingt-sept depuis 1996, date à laquelle les semences OGM ont commencé à être commercialisées.

Ainsi, ce sont 15,4 millions d'agriculteurs qui auraient cultivé l'an passé 148 Mha d'OGM (soit 10 % de la sole cultivable mondiale) dans vingt-neuf pays représentant 59 % de la population mondiale. Les Etats-Unis restent les premiers utilisateurs avec 66,8 Mha (+ 4 %), suivis du Brésil qui, pour la deuxième année consécutive, est le pays qui augmente le plus ses surfaces transgéniques (+ 19 %). Grâce à la multiplication et à la sécurisation des accords à l'exportation, ce pays fournirait 17 % des OGM commercialisés dans le monde. On remarque, par ailleurs, que plusieurs pays d'Amérique latine, d'Afrique et d'Asie ont vu leurs hectares transgéniques augmenter significativement. " Les pays en développement ont ainsi augmenté de 48 % leurs plantations biotechnologiques en 2010 et dépasseront les pays industrialisés en 2015 ", prévoit d'ailleurs Clive James, auteur du rapport annuel de l'ISAAA. Celui-ci précise, également, que plus de 90 % des producteurs de cultures transgéniques sont des petits agriculteurs. Parmi eux, on compte plus de 12 millions de paysans chinois et indiens, culture du riz OGM oblige.

Pendant ce temps, l'Europe aurait vu ses surfaces transgéniques baisser de 23 % en deux ans,si l'on en croit un rapport de l'association " Les amis de la terre ". Seuls deux OGM sont actuellement cultivés dans l'Union européenne : le maïs Mon 810 de Monsanto et la pomme de terre Amflora de BASF (d'où l'apparition de l'Allemagne et de la Suède dans les rares pays européens cultivateurs d'OGM). Huit pays d'Europe autorisent pour l'heure la culture d'OGM, mais l'Espagne abriterait, à elle seule, plus de 80 % des surfaces transgéniques européennes.

Selon l'ISAAA, 200 Mha d'OGM devraient être cultivés en 2015 dans une quarantaine de pays, puisque douze autres pays devraient adopter les cultures biotechnologiques d'ici là. On compterait ainsi plus de vingt millions de producteurs de plantes transgéniques. Pour y parvenir, les protagonistes de ces cultures comptent beaucoup sur le potentiel de croissance des quatre principales cultures OGM mondiales (maïs, soja, coton et colza : près de 150 Mha en 2010) qui pourraient à terme doubler leurs surfaces transgéniques. Les traits de tolérance à la sécheresse seront également responsables de la croissance future des OGM, sur riz et maïs notamment. Les Etats-Unis devraient lancer le premier maïs tolérant à la sécheresse en 2012 avec un développement plus important en Afrique prévu pour 2017.

Les OGM dits de seconde génération sont aussi d'actualité,c'est-à-dire contenant plusieurs traits : multirésistances et tolérances tout en offrant une meilleure qualité. Le développement de la recherche du blé transgénique avance également à grands pas dans plusieurs pays. Cela concerne la tolérance aux herbicides, la tolérance à la sécheresse, la résistance aux maladies et la qualité du grain. On parle d'une première commercialisation de blé OGM en 2017. Parmi les autres projets de développements transgéniques, l'ISAAA prévoit la commercialisation d'ici à 2015 de pommes de terre résistantes au mildiou, de cannes à sucre à la qualité améliorée et de bananes résistantes aux maladies. Les OGM pourraient aussi concerner dans un proche avenir, les aubergines, les tomates, les brocolis, les choux, ainsi que des cultures vivrières de pays en développement comme le manioc, la patate douce et l'arachide.

Laurent Caillaud

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