Saipol au ralenti

La réduction drastique des droits antidumping de l'UE sur le biodiesel argentin appliquée par la Commission européenne, depuis le 28 septembre, donne le coup de grâce à une filière déjà en sous-activité depuis 2015. « Le biodiesel argentin est désormais vendu sur le marché européen à un prix équivalent au prix de l'huile brute de colza utilisée pour produire le biodiesel en France », constate Saipol, qui enregistre actuellement une chute de ses ventes significative de biodiesel. « En l'absence de contre-mesure efficace de l'UE », l'industriel prévoit carrément une baisse de moitié du volume de sa production en 2018 par rapport à l'année 2017.

Avançant que cette menace pourrait faire rentrer 1 Mt de biodiesel importé chaque année en France, Saipol fait une première évaluation de sa production d'ester de colza à 700 000 t pour 2018 (contre 1,3 Mt en 2017). De son côté, l'activité de trituration passerait de 3,5 Mt de graines triturées à 2,5 Mt en 2018.

Le n° 1 français du biodiesel n'y est donc pas allé de main morte en annonçant « un projet de recours à l'activité partielle en 2018 » pour six mois, dès février. En clair : du chômage technique. « La baisse marquée de la production concernerait l'ensemble des cinq usines d'estérification de Saipol en France (ici, Grand-Couronne) ainsi que les activités de trituration sur plusieurs de ses sites ». Les usines devraient tourner au moins une semaine par mois, sauf Sète, fermée pour six mois.

Renaud Fourreaux