Blé : l'Europe exporte à tout-va

Alors que l'on assiste à une nette décélération des exportations en provenance de la région de la mer Noire, par raréfaction et renchérissement de la marchandise, la demande pour le blé européen est « toujours aussi impressionnante », commente FranceAgriMer. Début novembre, après dix-neuf semaines de campagne, la Commission européenne avait délivré des certificats à l'exportation de céréales pour un total de près de 16,1 Mt, soit une progression de 73 %par rapport à la campagne précédente à la même période (9,3 Mt). Ce total comprend notamment 9,4 Mt de blé tendre (contre 5,7 Mt la campagne passée) et 4,5 Mt d'orge (contre 2,2 Mt). Deux records !

La France bénéficie bien évidemment de cet appel d'air, et devrait exporter environ 11,2 Mt de blé tendre vers les pays tiers cette campagne (contre 9,9 Mt la campagne passée), selon FranceAgriMer. Mais bien qu'en augmentation de 21 % pour l'instant, les livraisons françaises de blé tendre vers les pays tiers voient leurs parts de marché s'effriter au profit notamment de la Roumanie et de l'Allemagne. Les tirages de certificats à l'exportation en faveur de la France ne représentent que 27 % des délivrances européennes, soit, si l'on reste sur le rythme du début de campagne, plus d'un tiers des exportations, les certificats étant apatrides, contre environ 70 % la campagne passée. Néanmoins, la France retrouve nettement depuis quelques semaines de la compétitivité, et refait des volumes sur l'Egypte.

En orge, malgré un fort dynamisme de chargement dans les ports français, FranceAgriMer a préféré conserver son chiffre de 1,9 Mt d'exportations vers les pays tiers, s'attendant à un ralentissement de ces chargements.

Renaud Fourreaux