La dynamique du maïs grain français stoppée net
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Après des intentions de semis en hausse d'environ 50 000 ha en maïs grain par rapport à 2012 (même 60 000 ha, selon Stratégie grains), les intempéries du printemps dans le Sud-Ouest ont conduit à une stabilité des surfaces au niveau national à 1 630 000 ha, même si Agreste annonçait 120 000 ha de plus en août. « La distribution a fait de gros efforts sur l'adaptation de précocités avec une reprise des variétés malgré des disponibilités tendues », salue néanmoins Gilles Espagnol, responsable maïs chez Arvalis.
Pour l'AGPM, le rendement national espéré pourrait s'inscrire dans une fourchette comprise entre 8,6 et 9,6 t/ha, mais la récolte sera de toute manière tardive. Le stock plutôt lourd à la fin de la campagne précédente, à 2,8 Mt, aura au moins le mérite d'assurer la soudure jusqu'à la nouvelle récolte. La concurrence sur le marché communautaire s'annonce rude pour l'origine française, dont la compétitivité a déjà été mise à mal cet été. La production ukrainienne conséquente (environ 25 Mt) et le retour des origines hongroises et roumaines se traduisent par des offres agressives depuis la mer Noire vers l'Espagne. En revanche, des opportunités pourraient à nouveau se présenter vers les pays tiers, notamment vers les clients asiatiques, comme cela s'est vu de manière inouïe la campagne passée : 680 000 t dont 440 000 t d'achats sud-coréens. Si les prix français ne se déconnectent pas trop... « Ces acheteurs sont prêts à payer une prime pour la qualité, c'est-à-dire, la capacité qu'a la filière française à mettre en place des allotements spécifiques et une traçabilité, notamment à travers la charte qualité Sud-Ouest. Mais cette prime ne doit pas excéder 15 ou 20 $/t », tempère Matthieu Çaldumbide, chef du service économique et syndical à l'AGPM.
« Un retour de la production américaine au niveau projeté par l'USDA accentuerait fortement la concurrence sur les marchés, et rendrait par conséquent l'accès au marché asiatique, voire nord-africain beaucoup plus complexe », ajoute-t-il. En effet, tout ceci risque de se dérouler dans un marché plutôt lourd en raison d'une prévision de reconstitution mondiale de la production (a priori record) et des stocks.
Renaud Fourreaux
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