Des cultures d'hiver encore en berne en Ukraine
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La France a beau avoir perdu 600 000 ha à cause du gel en février, dont 350 000 ha de blé tendre et 155 000 ha en orge d'hiver, la situation est moins dramatique qu'en Ukraine. Là-bas, ce sont 2,5 Mha de surfaces de cultures d'hiver, selon le ministère de l'Agriculture ukrainien, 2,7 Mha selon Agritel, qui ont été détruits. Cela correspond à une perte de 40 % pour le colza et l'orge et 28 % pour le blé.
« Ces dégâts sont davantage dus aux conditions sèches de l'automne qu'au gel », rappelle néanmoins Cédric Weber, responsable du service Analyses de marché, chez Offre & demande agricole, car le chiffre de production de blé, estimé à 14 Mt pour la récolte 2012, était déjà établi en décembre. Quoi qu'il en soit, les surfaces en blé se trouvent considérablement réduites dans la mesure où le blé de printemps n'est pas développé dans le pays. « Le report devrait s'effectuer majoritairement sur le maïs, culture qui a permis au cours de la campagne 2011-2012 aux agriculteurs de réaliser des marges nettes dépassant parfois les 500 €/ha », prévoit Agritel. L'Ukraine devrait ainsi conforter sa nouvelle place de deuxième exportateur mondial de maïs et de premier producteur mondial de tournesol. En colza, ajoute la société de conseil, « l'Ukraine, dont les trois quarts de la production sont exportés vers l'Union européenne, devrait de nouveau accuser une baisse de récolte, aux alentours d'1 Mt », contre 2,2 Mt, il y a trois ans.
Du coup, le nouveau recul de la production de colza en Europe (probablement inférieure à 18,5 Mt), résultant d'un fort développement du botrytis en Allemagne et à l'Est de la France, ainsi que des fortes destructions dues au gel en Pologne, ne pourra être compensé que très partiellement par les origines ukrainiennes. Face à des besoins en progression dans l'Union européenne liés à la volonté de développer la production de biodiesel, le bilan européen s'affiche extrêmement tendu pour l'an prochain. Nul obstacle pour que les cours franchissent les 500 €/t.
Renaud Fourreaux
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