Le Sénat se penche sur la volatilité

Alors que les ministres de l'Agriculture du G20 s'apprêtent à se réunir les 22 et 23 juin prochains pour convenir d'un plan d'action contre la spéculation, deux commissions du Sénat (affaires européennes et économie) ont décidé d'organiser une réunion conjointe inédite le 27 avril dernier.

Les divers analystes et observateurs auditionnés ont tous fustigé le démantèlement des stocks publics régulateurs. « Certes, le stockage est coûteux, ont-ils admis, mais quel est le coût de l'instabilité face à celui de la stabilité ? » « La spéculation a jeté 150 millions de personnes en plus dans la famine », faisait en effet remarquer Rémy Pointereau, sénateur du Cher et agriculteur.

La nécessité de la transparence sur le marché était aussi à l'ordre du jour. Les intervenants ont plaidé pour l'amélioration des prévisions de récolte et de l'évaluation des stocks, par le développement de nouveaux indicateurs, mais aussi par la coopération internationale. Le président délégué de l'ANMF Bernard Valluis a dénoncé l'opacité des marchés de gré à gré et s'interroge sur les mesures qui pourraient être mises en place pour connaître l'identité et les positions des opérateurs, et qui risquent d'être « contrecarrées par un certain nombre d'opérateurs financiers qui ont perdu la mémoire de la crise ». « On attend beaucoup des propositions du G20 », a conclu Jean Bizet, président de la commission des affaires européennes.

Renaud Fourreaux