Les aliments font le pied de grue
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Cela faisait plusieurs mois que les dockers et les grutiers bloquaient régulièrement certains ports français, dénonçant la réforme portuaire. La situation s'est encore durcie en ce début d'année (parfois jusqu'à 18 jours de grève en janvier), faisant sortir de leurs gonds les fabricants bretons d'aliments du bétail, irrités par la restriction des déchargements (ici à Brest). Les usines locales n'ont souvent pu consommer hebdomadairement que 20 000 t de matières premières (tourteaux, graines, huiles, céréales) contre 60 000 habituellement. Avec, à la clé, un renchérissement du coût de l'aliment de 15 €/t pour les éleveurs.
Le collectif pour la libération des ports de commerce bretons, qui rassemble les fab bretons, les importateurs de la nutrition animale et les manutentionnaires desdits ports, estime que la filière nutrition animale bretonne aurait perdu en un an 52 M€. L'export de viande ne se porte pas mieux. Alors que la Corée vient d'ouvrir plus largement ses importations, les industriels de la viande ont calculé que " déplacer vers Anvers ou Rotterdam les 14 000 t de viande porcine exportées, chaque mois vers l'Asie, implique une charge supplémentaire de 4 c/kg, soit un surcoût mensuel de 500 000 € ".
Du côté de l'export de céréales, l'impact est moins fort. Rouen chargeait normalement courant février. Même si l'on sent poindre une réticence des armateurs à venir dans les ports français.
Renaud Fourreaux
Pour accéder à l'ensembles nos offres :