Le palmarès des coopératives et des négoces
Dans un contexte de concentration soutenue des acteurs, le monde de l'appro-collecte slalome entre les vicissitudes du quotidien liées notamment à des conjonctures de marché difficiles et les enjeux plus visionnaires que sont la RSE ou encore le réchauffement climatique.
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Pour l'année 2015, Coop de France a comptabilisé plus de quatre-vingts opérations de croissance externe dans le secteur coopératif agricole, toutes activités confondues, dont plus de cinquante mouvements entre coopératives. La dernière en date : Ocealia, fruit de la fusion de Charentes Alliance et Coréa Poitou-Charentes (lire p. 7). Citons aussi la Cam 53 devenue une section autonome de Terrena, la fusion de la Capeb et de Bonneval, donnant naissance à la coopérative Bonneval Beauce Perche. Ou encore les filiales meuneries d'Axéréal et de Dijon céréales qui se sont rapprochées. Quant au secteur du négoce agricole, l'un des faits marquants de 2015 est la fusion des réseaux Agridis et D'Clic pour former la nouvelle structure Actura. Et aussi le développement continu de Soufflet qui a repris, à l'automne, le négoce Sobra en Indre-et-Loire. En vingt ans, le nombre de coops a été divisé par deux. Si 2 700 entreprises coopératives, unions et Sica, de tous secteurs, génèrent 85,1 milliards d'euros de chiffre d'affaires, elles sont en appro-collecte 165 entreprises à produire un CA de 17,1 Mds€. Elles participent pour 70 % à la collecte nationale de grains, pour 70 % également aux ventes de semences et pour 66 % à celles de phytos et d'engrais. Les marchés restants sont investis par les sociétés privées. La Fédération du négoce agricole (FNA) répertorie 400 entreprises, pour 6 Mds€ de CA, sachant qu'elle recouvre 95 % du CA du négoce agricole.
S'adapter aux nouvelles régions
La réorganisation administrative des régions métropolitaines, effective au 1er janvier 2016, a amené ces deux fédérations syndicales à revisiter leur déploiement en région.
La FNA a finalisé son organisation régionale en octobre dernier avec la mise en place du comité Pyrénées Méditerranée, animé par des salariés mis à disposition par ActAgro, Agrosud et RAGT Plateau central. Tandis que les deux comités créés dans le Nord-Est et le Centre-Est ont fait l'objet, pour chacun, du recrutement d'une animatrice qui dépend directement du siège parisien. Les groupements Négoce Ouest et Naca gardent leur fonctionnement propre. Le Naca, couvrant à l'origine le Centre, le Limousin, le Poitou-Charentes et la Vendée, a accueilli les négoces d'Aquitaine. Au final, la FNA s'appuie sur cinq structures en région. Par ailleurs, les statuts de la FNA ont évolué avec l'instauration du principe de réciprocité basé sur le fait que tout adhérent à un groupement ou comité régional, adhère aussi à la FNA. Du côté de Coop de France, c'est également en octobre que la Fédération de Midi-Pyrénées s'est rapprochée de celle du Languedoc-Roussillon. Dans le même temps, s'est constituée aussi celle d'Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes. Il reste à finaliser la Fédération du Nord-Pas-de-Calais et Picardie. La fédération des coopératives passe ainsi d'une quinzaine de structures régionales à onze. Quel impact sur les équipes en interne ? « Nous allons regrouper les moyens et spécialiser les équipes dans les grandes régions pour être encore plus efficaces, relate François Poirson de Coop de France. La nouvelle organisation va se mettre en oeuvre en 2016 tout en développant une plus grande synergie avec Coop de France Paris. » Avec également un focus sur la communication et le projet d'y dédier une personne qui relaierait, auprès des régions, les informations et les dynamiques telles que la RSE qui fut un temps fort en 2015.
Des retours aux adhérents
Au même titre que la Cop21, et plus largement la problématique climatique, qui ont conduit Coop de France et ses entreprises adhérentes à témoigner de leurs actions en décembre au Bourget.
Des éclairages à l'intonation positive dans un contexte économique en revanche plutôt tendu que ce soit en productions végétales ou animales. Avec des coopératives et négoces au premier plan face aux difficultés des agriculteurs. « Notre responsabilité est de les accompagner dans l'amélioration de leur compétitivité autour de la gestion technique et des charges, précisait, lors d'un point presse, Michel Prugue, qui a succédé en décembre à Philippe Mangin à la tête de Coop de France (lire p. 6). Pour les coopératives, le ratio résultat net/CA ressort à 0,9 %, alors que le taux de rentabilité calculé à partir d'une valeur brute comme l'EBE s'affiche à 3 %. Ce qui fait dire à Pascal Viné, délégué général de Coop de France : « Les coopératives retournent une bonne partie des résultats aux agriculteurs adhérents. Danone ne se serait jamais développé avec un taux de 0,9 %. »
Ces enjeux d'accompagnement poussent les entreprises à affûter leurs compétences et à rechercher de nouveaux et jeunes talents à l'instar du négoce agricole via la FC2A, lors de son dernier congrès, qui n'a de cesse de donner de la voix pour mieux faire entendre l'implication du commerce agricole et agroalimentaire dans la vie économique et sociale. Une dynamique qui anime aussi Coop de France dont l'un des axes de son nouveau plan stratégique à l'horizon 2020 (lire p. 6) est de renforcer son rôle de lobbyiste auprès des pouvoirs publics et de la société en général avec notamment la troisième vague de la campagne de communication de la coopération agricole lancée dernièrement.
DOSSIER RÉALISÉ PAR HÉLÈNE LAURANDEL
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