La nutrition animalerépond aux enjeuxsociétaux
A l'occasion des Etats généraux de l'alimentation, les contributions de la nutrition animale ont été largement reconnues dans les plans de filières. Pourtant, la nutrition animale n'a pas été conviée en tant que telle dans les ateliers, probablement car elle doit encore faire des efforts de communication.
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Bien qu'absente physiquement des ateliers des EGalim, la nutrition animale est présente dans les différents plans des filières animales qui veulent toutes monter en gamme, comme le soulignait Nathalie Barbe de la DGAL, lors de la récente Assemblée générale du Snia.Elle en constitue même parfois le socle que ce soit pour la sécurisation sanitaire, pour la segmentation (non-OGM ou bio) et la traçabilité. Il faut en effet sécuriser les approvisionnements pour assurer les volumes tout en valorisant au maximum les produits non utilisables par l'humain, notamment les coproduits. Les actions collectives de la nutrition animale française (Qualimat, Oqualim et plus récemment Duralim) ont d'ailleurs été saluées par Nick Major, le président de la Fefac, la Fédération européenne des fabricants d'aliments composés, lors de son récent congrès à Lyon.
Faire savoir son savoir-faire est redevenu un leitmotiv pour le secteur qui, après quelques années d'efforts collectifs vers le grand public dans les années qui ont succédé la crise de la vache folle, avait en effet baissé la voix. Au-delà des portes ouvertes dans ses usines (comme une nouvelle fois en Bretagne en début d'été), la nutrition animale cherche donc à montrer ses contributions positives. Ces dernières passent par des économies industrielles grâce à la mutualisation d'outils et l'optimisation logistique, qui réduisent notamment les consommations d'énergie. Elles passent aussi par une alimentation toujours plus performante avec la digitalisation des données.
« Les productions animales sont souvent qualifiées de peu efficaces », explique Jean-Louis Peyraud, du GIS élevages demain, invité à prendre la parole lors du récent séminaire organisé par Evonik. « Pourtant, ce secteur peut avoir une contribution nette à la production de protéines. Toutes les filières ont des atouts : les volailles sont efficientes grâce à un indice de consommation très faible, le porc est efficient car une grande proportion de sa carcasse est consommable, les ruminants sont efficients lorsqu'ils valorisent des fourrages, de l'herbe. » De surcroît, la technicité joue pour une large part dans la formulation et les conseils nutritionnels. Il en découle que les indices de consommation en engraissement de porc varient ainsi de 2,75 kg d'aliments par kg de carcasse pour les meilleurs éleveurs à 2,91 pour les 10 % les moins bons, avec une moyenne à 2,84.
Les investissements continuent
La nutrition animale rappelle aussi son implication dans la lutte contre l'antibiorésistance. Avec en première ligne d'action l'ajustement des apports aux besoins grâce à la R & D et le recours à des ingrédients ou additifs nouveaux : extraits de plantes, probiotiques etc.
Les investissements se poursuivent dans les firmes soit en interne, soit par des partenariats voire des intégrations. Le centre mondial de l'innovation de Roullier, à Saint-Malo, est ainsi équipé de deux rumens artificiels et de deux digesteurs pour mettre en place des principes actifs d'origine naturelle tant pour les ruminants que pour les monogastriques. Provimi vient de signer un accord pour diffuser les produits nutritionnels de Diamond V en France, qui se positionne tout particulièrement sur le respect de l'intégrité intestinale, le bien-être et l'immunité.
« La profession est aussi particulièrement mobilisée sur le bien-être animal, explique Emmanuel Réveillère, président du CSNA(Conseil scientifique de la nutrition animale). La nutrition animale peut apporter sa collaboration, à son niveau.En outre, elle permet de réduire le recours aux antibiotiques dont nous savons que c'est une problématique majeure de santé publique en aidant à maintenir un bon état de santé général de l'animal. Mais il ne faut pas tout attendre de la nutrition animale qui doit être intégrée aux autres mesures, au niveau de la conduite d'élevage notamment, et ne doit pas être prise isolément. »
DOSSIER RÉALISÉ PAR YANNE BOLOH
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