Fertilité des sols Quatre chantiers à creuser

Enfin, la cartographie des sols basée sur des dizaines d'indicateurs physique, chimique et biologique voit le jour ! Après dix ans de travaux pharaoniques, le Gis Sol (Groupement d'intérêt scientifique sur les sols) a dressé le premier bilan scientifiquement quantifié de l'état des sols de France (1). Et malgré ce que l'on pourrait croire, les sols français jouissent d'un diagnostic qui n'est pas si mauvais. Le rapport ne crie donc pas à l'alerte générale, même s'il fait apparaître des situations préoccupantes en premier lieu desquelles, l'érosion, l'imperméabilisation ou les contaminations en divers éléments indésirables. Il n'épargne pas non plus la fertilité chimique des sols, et fait remonter des situations d'excédents et d'insuffisances potentiels. " Sans apport d'éléments nutritifs correspondant aux quantités exportées dans les récoltes, on va vers un épuisement des sols ", confirme l'Unifa. Déjà, les rendements en céréales à paille stagnent depuis plusieurs années.

De nouvelles connaissances à divulguer et préconiser

Parmi les indicateurs mis en avant dans ce rapport, nous avons choisi d'en sélectionner quatre sur lesquels les distributeurs méritent de plancher. Le phosphore tout d'abord, quelquefois surabondant, mais généralement présentant des teneurs faibles. L'acidité ensuite, qui selon ce rapport ne s'est pas aggravée depuis quinze ans, mais qui reste dans de nombreuses régions, préoccupante. Les risques de carences en certains oligoéléments, toujours sur la corde. Enfin, la vie microbienne qu'il est nécessaire de préserver et sur laquelle les producteurs ont tout intérêt à capitaliser. Il reste aux techniciens et à leurs responsables, qui jouent un rôle fondamental dans l'orientation de pratiques agricoles, à retranscrire ces nouveaux savoirs en recommandations.

DOSSIER RÉALISÉ PAR RENAUD FOURREAUX

(1) Rapport et synthèse disponibles sur www.gissol.fr