Le palmarèsdes coopératives et négoces
Sortant d'un exercice marqué par des collectes en chute libre, coops et négoces doivent faire face à de nouveaux enjeux issus notamment des EGalim. Parmi eux, le conseil que la distribution espère bien préserver dans son périmètre.
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A parcourir nos palmarès présentant les résultats 2016-2017 des quarante premières coopératives et des quarante premiers négoces (p. 28 et 29), nous ne pouvons que confirmer l'impact des mauvaises récoltes 2016 sur les chiffres d'affaires, voire les résultats nets. En corrélation, avec les collectes qui sont en chute libre pour de nombreusesstructures, à l'image de Cap Seine (- 500 000 t) et Vivescia (- 1,2 Mt) qui ont perdu plus de 30 %, ou encore Agrial (- 500 000 t), Advitam (- 800 000 t), Axéréal (- 800 000 t).
C'est un coup dur pour un secteur d'activité qui se distingue par des niveaux de rentabilité plutôt bas. Selon les années, la rentabilité brute (EBE/chiffre d'affaires) varie de 3,5 à 4 % et la rentabilité nette (résultat net/chiffre d'affaires) de 1 à 1,2 %. Alors que dans les autres secteurs économiques français, hormis l'automobile avec 4 %, la rentabilité brute est de 7 % pour les IAA et de 18 à 20 % pour les services financiers et assurances et les opérateurs dans la communication (filaire, satellite, etc).Conjointement, plusieurs opérations de rapprochement et de reprises de sociétés ont marqué l'exercice (lire encadré). Et sur cette fin d'année, le fait marquant est l'annonce du projet d'union, en préambule d'une fusion, entre Groupe d'aucy et Triskalia, qui va constituer ainsi un groupe coopératif agroalimentaire leader en Bretagne.
EGalim et demain... la Pac 2020
Ces rapprochements et ces croissances sont censés consolider l'existant, afin de mieux aborder les enjeux qui se présentent. Les Etats généraux de l'alimentation (EGalim) ont tracé en partie le fil rouge à suivre avec une participation active des coopératives, via Coop de France, et des négoces via la FC2A. Un des points forts qui fait débat est la séparation entre la vente et le conseil des produits phytos, mis au programme de sa campagne présidentielle par Emmanuel Macron. Coopératives et négoces espèrent bien ne pas perdre la main sur le conseil. Coop de France a fait ses propositions et va rencontrer le 23 janvier prochain la mission parlementaire dédiée à ce dossier sensible. Le négoce agricole fait aussi entendre sa voix par l'intermédiaire de la FNA-FC2A.Le gouvernement a pris ses dispositions pour pouvoir modifier le code rural par ordonnance sur ce sujet. Pour l'instant, les modalités ne sont pas calées, mais le gouvernement a annoncé, le 20 décembre, vouloir une séparation « capitalistique » en préservant les CEPP, les certificats d'économie de produits phytopharmaceutiques (lire page 7). Une articulation qui semble délicate, mais à laquelle le gouvernement semble tenir. « Le débat autour de cet enjeu est ouvert avec les pouvoirs publics.Quoi qu'il en soit, nous souhaitons garder le conseil. Dans le meilleur des cas, nous espérons en un système qui sépare physiquement le conseil et la vente au sein d'une même entreprise », explique Pascal Viné, délégué général de Coop de France.
Aujourd'hui, la profession ne veut plus être prise au dépourvu et se positionne de plus en plus en amont des décisions par des actions de lobbying auprès des parlementaires.A l'image de la FC2A « qui rencontre régulièrement les parlementaires pourparler de notre métier et aborder des points sensibles comme l'homogénéisation des contraintes fiscales et réglementaires », détaille Antoine Pissier, président de la FNA.
La Pac 2020 ne va pas échapper non plus à ces débats. Un groupe de réflexion a été ainsi formé au sein de Coop de France pour apporter son obole sur l'enjeu européen des outils de sécurisation des revenus et réclamer, selon Michel Prugue, président, « une politique publique européenne ambitieuse dans le cadre de la Pac 2020 », tout en souhaitant que le temps nécessaire soit octroyé pour réaliser les adaptations demandées, notamment en matière environnementale.
DOSSIER RÉALISÉ PAR HÉLÈNE LAURANDEL
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