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Exclusif Le palmarès des coops et des négoces

Confortés par leur dernier exercice plutôt florissant les coops et négoces abordent la nouvelle année qui va être riche en rendez-vous réglementaires. Les rapprochements et réorganisations se poursuivent afin de mieux affronter les marchés mondiaux et les nouvelles donnes telle la prochaine Pac.

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Ils sont sept groupes avec une activité appro-collecte, un privé et six coopératifs, à dépasser le milliard de chiffre d'affaires pour leur activité de base dans le top 40 d'Agrodistribution (voir carte p. 31, et notre classement 2013 p. 32 et 33). Et ils sont trois à afficher un chiffre d'affaires consolidé qui passe le cap des 4 milliards d'euros. Avec un groupe Soufflet qui sort en tête de notre palmarès des tops 10 des coops et négoces toutes catégories confondues (voir p. 30). C'est dire l'amplitude, en terme de résultats économiques, affichée désormais par les entreprises du monde agricole. Reflet des restructurations et des développements, notamment en aval, de ces dernières années.

172 coops et 420 négoces

Cette dynamique d'essor se traduit aujourd'hui à un échelon supérieur par la présence de sept groupes coopératifs français dans le top 20 des coopératives agricoles en Europe établi par Coop de France. Agrial et Vivescia, avec leurs résultats 2012, font d'ailleurs leur entrée dans ce palmarès. Certes, comme l'a rappelé Coop de France dans son dernier bilan 2012-2013, la taille ne fait pas l'efficacité, mais nourrit cependant les capacités de leadership.

Le chiffre d'affaires global des entreprises coopératives et de leurs filiales, est ainsi évalué à 84,3 milliards d'euros pour 2013, tous secteurs confondus. Et les derniers mouvements en date voient l'émergence de grands groupes céréaliers tel Vivescia ou leur consolidation comme avec la fusion de toutes les coopératives d'Axéréal. Dans le lait, en deux ans, le paysage a fortement changé avec le renforcement de Sodiaal, la montée en puissance d'Agrial qui travaille à un projet de fusion avec Eurial. Un même mouvement émerge dans le vin à l'échelle régionale. Cependant, des filières restent frileuses en la matière telle la viande, notamment en bovin viande où les principaux acteurs ont encore du mal à relever l'enjeu d'une consolidation des outils industriels. « Coop de France se mobilisera dans ce sens », a souligné Philippe Mangin, lors du point presse annuel du syndicat coopératif qu'il préside. A noter, toutefois, l'annonce de Terrena, le 18 décembre dernier, qui est entré en négociations exclusives avec Dawn Meats pour aboutir à une prise de participation minoritaire du groupe irlandais dans sa filiale bovine Elivia. Le groupe mise ainsi sur une vision européenne pour consolider ses marchés et saisir de nouvelles opportunités commerciales.

Quant à l'activité d'appro-collecte, elle continue à se concentrer avec cent soixante-douze entreprises recensées chez Coop de France et qui font 74 % de la collecte nationale et 66 % de la commercialisation des phytos et engrais. Concernant les négoces, hormis Soufflet, leur activité reste sous la barre des 300 millions d'euros. Ces structures privées cherchent à se consolider à travers leurs réseaux économiques et leur volonté de répondre aux nouvelles donnes réglementaires et sociétales, voire de les anticiper.

Le négoce veut aussi faire entendre sa voix

Ainsi, le dernier projet de la Fédération nationale du négoce agricole est de « lancer Ecoferti, une démarche volontaire de certification de l'activité de conseil et de distribution de fertilisants », annonce Christophe Viger, président de la FNA. Sur un volet plus politique, la FNA s'est rapprochée de la FFCB pour constituer la FC2A, afin de mieux faire entendre la voix du commerce agricole. C'est d'ailleurs ce dernier fil rouge qui a motivé la participation du député socialiste, Dominique Potier, lors de leur congrès (lire p. 10). Et auprès duquel, quatre dirigeants et une dirigeante de négoces ont témoigné du besoin vital de simplification des démarches administratives et d'allégement fiscal. La FNA comptabilise quatre cent vingt structures qui réalisent 6 milliards d'euros de chiffre d'affaires, soit 95 % des entreprises privées de ce secteur. Elle a pu gagner d'ailleurs près de soixante-dix adhérents, depuis deux ans, avec notamment la mise en oeuvre de la certification d'entreprise pour la commercialisation et le conseil des produits phytos.

Cette réglementation phytos qui a mobilisé l'ensemble des équipes durant plusieurs mois, voire plusieurs années pour les syndicats professionnels, voit venir dans la foulée d'autres règlements et taxes qui pourraient toucher le métier des coopératives et négoces agricoles. Le dernier en date, qui a généré nombre de soulèvements, est l'Ecotaxe. Coop de France rappelle avoir été parmi les premiers à être montés au créneau sur ce sujet. « Le gouvernement doit se mordre les doigts de ne pas nous avoir écoutés, quand nous demandions une exemption pour les distances de moins de 150 kilomètres, lance Philippe Mangin. Nous souhaitons que son impact réel sur les acteurs économiques soit évalué. »

Un florilège de lois à venir

Par ailleurs, six projets de textes législatifs sont sur le feu (lire p. 34 et 35) : loi d'avenir agricole, loi Consommation, loi d'économie sociale et solidaire qui interpelle surtout la coopération sur le principe de révision, loi de finances 2014 (avec le retour de la taxe carbone ou encore la contribution climat énergie, TVA engrais et redevance pour pollutions diffuses), loi Biodiversité et loi de transition énergétique (avec - 30 % d'énergie fossile consommée d'ici à 2030). Parmi les autres rendez-vous qui attendent les entreprises, notons aussi la nouvelle version de la directive nitrates et, bien sûr, la Pac 2015-2020 dont les modalités d'application en France sont en cours d'établissement. Des points restent à éclaircir sur les critères d'éligibilité ou encore sur le sort de la monoculture de maïs. Un dossier à suivre, entre autres, via les réactions des agriculteurs face à l'impact touchant leur exploitation dans un contexte de volatilité des cours et de la météo.

DOSSIER RÉALISÉ PAR LA RÉDACTION

Sommaire

Le palmarès des coops et des négoces 2013

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