Coops et négoces Votre image hors du monde agricole

Des plates-formes techniques ouvertes aux élus et aux étudiants chez 110 Bourgogne, une web TV à l'attention du grand public chez Nouricia, une opération « découverte » pour les enfants chez Terrena... Des enquêtes d'image de la coopération auprès des Français et des leaders d'opinion initiées par Coop de France, l'observatoire de la qualité des aliments Agri Confiance-Ipsos ou encore la sortie du livre « Le Défi du capitalisme coopératif » en septembre dernier en librairie… Tout est mis en oeuvre par les entreprises de la distribution pour mettre en avant leur « savoir-faire » et le « faire savoir ». Coopératives et négoces sentent à présent la nécessité d'« être visibles » hors du monde agricole. Un monde qui, aujourd'hui, influence de plus en plus le métier de la distribution et dicte bien souvent les règles. Face à tous ces efforts de communication, quel est le résultat ? Comment êtes-vous perçus hors du monde agricole ? Et quelles sont les principales attentes par rapport à votre métier de distributeur ?

Le développement durable au coeur des débats

Pour le savoir, nous vous invitons à découvrir nos cinq témoins représentant les pouvoirs publics (ministère de l'Environnement, p. 26), les associations proenvironnementales (France nature environnement, p. 27), les politiques locaux (Association des maires de France, p. 30), la grande distribution (Fédération des entreprises du commerce et de la distribution, p. 32) et les citoyens consommateurs (Familles rurales, p. 33). Leurs attentes sont diverses, mais toutes marquées du sceau du développement durable.

Mieux communiquer sur l'ensemble des initiatives menées dans ce domaine, tel est l'un des enjeux majeurs, pour contrer la vague de désinformation autour des pesticides, des OGM ou encore des algues vertes… Le développement durable est bien au coeur des préoccupations de toutes les parties prenantes, avec en toile de fond le respect de l'environnement, l'animation locale du territoire ou, encore, le dynamisme économique d'une région. France nature environnement a d'ailleurs fortement pesé dans la balance, lors du Grenelle de l'environnement.

Repenser le croisement entre territoire et filières

Le monde rural n'est plus le monde agricole. Alors, coopératives et négoces, reste à mieux vous faire connaître pour arriver à bâtir ensemble une agriculture compétitive et durable ! Et les idées ne manquent pas…

Le directeur de la Sicaséli, Dominique Olivier, s'interrogeait ainsi : « Pourquoi les élus et les consommateurs, ne deviendraient-ils pas des associés de la coopérative ? » De son côté, Christophe Terrain, président de Vivadour, parle d'inviter la grande distribution à siéger au sein des interprofessions. L'heure est à l'ouverture et à la coopération avec les citoyens consommateurs qui sont à la recherche de plus de simplicité, de proximité et de saisonnalité des productions… sans que les prix s'affolent ! Le circuit court est d'ailleurs plébiscité par Famille rurales. Le croisement entre territoire et filières est bien à repenser.

Gagner la bataille de la visibilité

Malgré tout, pour « gagner la bataille de la visibilité » pour reprendre les termes de la coopération, les entreprises doivent garder les reins solides financièrement et afficher de bons résultats. Le dernier exercice 2008-2009 aura été de bonne facture dans l'ensemble, qualifié par Coop de France, « d'année de mouvements, de consolidation et de dynamisme ». La FNA (Fédération du négoce agricole) souligne, quant à elle, « des bilans corrects avec des fonds propres qui continuent de se conforter et de bons cash flow » (voir le top 40 des coopératives et des négoces, p. 34 et 35). En effet, si ces structures doivent cultiver leur rôle de bons prêcheurs des bonnes pratiques agricoles, elles doivent aussi être viables économiquement, pour s'affirmer comme « entreprises durables », maillons indispensables de la filière agricole.

Mais surtout, à l'avenir, il sera nécessaire d'articuler les besoins des producteurs et des consommateurs, affirmait Jean-François Draperi, professeur au Cnam, en octobre dernier lors de la journée Associés coopérateurs, organisée par Coop de France : « Ce que le mouvement coopératif n'a jamais réussi à faire pour le moment. » « Le défaut de communication pèse très lourd, reconnaît Christian Rousseau, président de Nouricia. Si on s'y met, alors les ONG seront les meilleurs communicants de nos travaux. Il faut échanger avec les parties prenantes, banquiers, consommateurs, apiculteurs… » La FNA, de son côté, n'est-elle pas en train de bâtir son projet « Objectif 2013 », sur le credo « développer la citoyenneté de nos entreprises ». Il reste encore du chemin à parcourir, comme le montrent nos cinq témoignages… Mais l'inventivité ne manque pas dans les rangs de la distribution. Soyez offensifs !

DOSSIER RÉALISÉ PAR LA RÉDACTION Catherine Queheille