Fertilisants : léger rebond des livraisons
Pour la campagne 2023-2024, l’Unifa fait part d’une hausse de 6,1 % des livraisons de fertilisants minéraux malgré un recul structurel du marché. En revanche, les livraisons de fertilisants organiques et de biostimulants, régulièrement en croissance, ont marqué le pas.
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Les chiffres publiés par l’Unifa (Union des industries de la fertilisation), lundi 20 janvier, indiquent que 17,9 Mt de fertilisants minéraux et organiques ont été livrées sur la campagne 2023-2024, une légère hausse par rapport à la campagne précédente (+ 0,9 %), mais en retrait par rapport à la moyenne quinquennale.
Forte hausse des engrais de fond
Après plusieurs années de baisse, les livraisons de fertilisants minéraux enregistrent un rebond de 6,1 %, à 10,1 Mt, par rapport à la mauvaise campagne 2022-2023, mais restent en recul de 6,7 % par rapport à la moyenne quinquennale. « La campagne 2022-2023 a été exceptionnelle, avec une chute des apports de fertilisants due à des prix élevés, des perturbations de production et une météo défavorable. Pour une analyse plus fiable, il faut considérer les trois à cinq dernières campagnes, qui confirment la tendance structurelle à la baisse des livraisons d’engrais », explique Renaud Bernardi, président de la section des producteurs industriels d’azote à l’Unifa.
Dans le détail, les livraisons d’azote progressent en un an de 1,8 %, celles de phosphore, de 36,2 %, et celles de potassium de 63,7 %. Mais en comparaison avec la moyenne des cinq dernières années, elles régressent respectivement de 10,2, 17,3 et 14,2 %.
Des segments en croissance
De leur côté, les amendements minéraux basiques poursuivre leur progression (+ 1,9 % en 2023-2024, + 11,7 % par rapport à la moyenne quinquennale). « Cette tendance résulte de la prise en compte de l’importance de l’agronomie et du pH dans l’agriculture de demain. Cependant, leur utilisation reste trop dépendante de la trésorerie disponible chez les agriculteurs », regrette Luc Chorier, président de la section des producteurs d’amendements minéraux basiques à l’Unifa.
Si les utilisations des biostimulants en grandes cultures ont marqué le pas en 2024, en raison des conditions de culture et d’une intégration incomplète dans l’itinéraire technique, cela ne remet pas en cause la progression de ce segment, qui connaît un taux de croissance moyen de 18 % toutes cultures confondues, et de 27,7 % en grandes cultures, selon Kynetec.
Un transfert vers les fertilisants organiques
Les fertilisants organiques (hors effluents d’élevage non commercialisés), qui prennent de plus en plus de poids ces dernières années, ont également subi un contrecoup en 2024. Ils sont passés de 8,29 Mt en 2023 à 7,77 Mt en 2024, représentant 42,5 % des volumes de fertilisants livrés.
Enfin, l’Unifa s’inquiète du contexte géopolitique qui fragilise le secteur. « Nos adhérents pilotent des outils industriels, ils contribuent au dynamisme économique des territoires et ils font partie intégrante de la chaîne de valeur qui soutient la souveraineté agricole de notre pays. Mais pour produire, investir et recruter, nous avons besoin de visibilité, de stabilité et d’engagement politique solide pour préserver notre filière », conclut Florence Nys, déléguée générale de l’Unifa.
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