Login

Composer avec la diversité des profils

Un groupe de jeunes coopérateurs du groupe Blue Whale lors d’une session de la formation Atout jeunes en juin dernier, avec Thomas Delfau (2e à partir de la g. au deuxième rang), qui témoigne dans ce dossier.

La multiplicité des typologies, projets et besoins des nouveaux installés pointe les défis à relever pour faire partie de leur écosystème.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Pendant très longtemps, le nouvel installé était jeune, majoritairement fils ou fille d’exploitant, bien souvent salarié mal rémunéré. La problématique n’était pas l’innovation, mais bien l’acquisition d’expérience, plus ou moins forcée par la ou les générations précédentes présentes au quotidien sur la ferme. Une caricature qui a bercé et facilité le travail des distributeurs agricoles. Progressivement, l’ensemble de la filière a vu arriver des nouveaux installés moins jeunes, mieux formés et surtout ayant acquis une expérience en entreprise avant de faire le choix d’être agriculteur. La féminisation a suivi avec, aujourd’hui, 26 % de cheffes d’exploitation. Les six témoignages qui suivent soulignent ces évolutions et une attente essentielle vis-à-vis de leurs potentiels partenaires : qu’ils soient fiables.

Une autonomie responsable

Cette nouvelle génération est marquée par l’ambiance actuelle et ne veut plus d’une marginalisation du monde agricole. Elle veut être considérée comme un secteur économique normal qui ne vit pas de subventions parce que les politiques ont décidé depuis les années quatre-vingt d’offrir aux consommateurs de la nourriture à bon marché, dévalorisant le prix réel du travail agricole. Les nouveaux agriculteurs aspirent à une autonomie responsable avec une juste rémunération comme dans d’autres secteurs de l’économie.

Cette nouvelle génération a bien compris que les générations précédentes se sont laissées abuser par le « produire plus » au détriment du « produire mieux » et veut désormais respecter la terre et son écosystème. Depuis 1992, l’environnement est censé faire partie intégrante du quotidien agricole et elle l’a pris en compte, en dépit d’une administration de plus en plus lourde. Elle a également bien compris sa nouvelle mission face au réchauffement climatique et met en place la virtuosité pour être un acteur neutre, voire négatif, en carbone.

Un pacte avec la société

Cette nouvelle génération a peur non pas de sa capacité à répondre aux défis environnementaux et climatiques, mais de l’environnement international complexe dont elle subit de plein fouet les répercussions : crise du Covid, guerre en Ukraine, conflits commerciaux Amérique/Chine, écologie radicale, politique débridée sans stratégie définie… Comment gérer sereinement son activité dans un tel contexte ?

Cette nouvelle génération souhaite un pacte avec la société et les consommateurs et dit halte à la versatilité, aux dogmes, aux idées préconçues, à la violence gratuite et à une médiatisation culpabilisante afin de préserver une certaine autonomie alimentaire et une ruralité vivante. Elle est prête d’ailleurs à s’investir en communication vers le grand public, comme le prouvent les jeunes adhérents de Bourgogne du Sud (p. 36), à condition d’avoir une chance d’être entendue.

Cependant, elle doit rester vigilante sur certains points. Ainsi, elle doit veiller notamment à ne pas perdre le lien avec le terrain dans un monde toujours plus digitalisé, comme le souligne David Coiffard (ci-dessous), installé depuis 17 ans et très impliqué en matière d’agroécologie.

Sommaire

Séduire les nouvelles générations d’agriculteurs

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement