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Les points de vigilance de Jean-François Loiseau pour le monde d’après

Jean-François Loiseau, président d’Intercéréales, a rappelé que le secteur céréalier a absorbé des surcoûts pendant le confinement : de 10 à 40 % liés aux transports, et de 10 à 20 % liés aux heures supplémentaires. © R. FOURREAUX

À l’issue du Conseil spécialisé grandes cultures de FranceAgriMer, mercredi 10 juin, le président de l’interprofession céréalière a livré « trois points de vigilance pour la période qui vient ».

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La conférence de presse qui a suivi le Conseil spécialisé grandes cultures a été l’occasion pour FranceAgriMer de donner la parole aux présidents d’interprofession. Dans ce cadre, Jean-François Loiseau, président d’Intercéréales, a prononcé trois mots-clés en guise de points de vigilance : l’enfermement, le sanitaire et la compétitivité.

« Demain, nous pouvons très bien avoir une pandémie »

« L’enfermement, ce sont tous ces mots qui arrivent sur la place, autonomie, indépendance, souveraineté, voire autarcie. Il faut chasser ce vieux démon. Il faut plus que jamais montrer que la France agricole et agroalimentaire est capable de servir des clients et consommateurs de façon locale et à l’internationale. Ne soyons pas trop arrogants. »

Concernant le deuxième point, « si on veut des produits céréaliers et, de manière générale, une alimentation saine pour nos concitoyens, il faut la protéger avec des solutions de plus en plus innovantes qui permettent la qualité sanitaire, a-t-il insisté. Demain, nous pouvons très bien avoir une pandémie parce qu’un aliment sera affecté par une toxine qui pourra causer des dégâts considérables sur l’ensemble de la population. »

Quant à la compétitivité, « cette notion est liée à notre organisation interne, à nous d’être aussi peut-être beaucoup plus structurés et organisés, mais elle est liée également à un travail important des pouvoirs publics. L’État français aujourd’hui fait plein de cadeaux, donne beaucoup d’argent, développe plein de plans de relance, mais force est de constater que le poids de la réglementation est très lourd en France ».

Des surcoûts de 10 à 40 % dans les transports

Jean-François Loiseau a d’ailleurs rappelé que le secteur céréalier a joué le jeu quelque part et absorbé les surcoûts liés aux mesures de confinement : ceux liés aux transports, « entre 10 et 40 %, mais régulièrement de l’ordre de 30 à 35 % », sur de longues distances (entre 300 et 600 km) pour aller jusqu’aux silos portuaires, aux amidonneries ou aux fabricants d’aliments bretons ; et ceux liés aux heures supplémentaires dans les usines, au travail de nuit et de week-end, « de l’ordre de 10 à 20 % ».

« La distribution ou même les acheteurs internationaux n’ont pas financé ces coûts supplémentaires, qui ne sont pas allés jusqu’au consommateur final, a ajouté le président d’Intercéréales. Il est très important de montrer que notre chaîne de valeur est sécurisante et doit être rémunérée à son juste prix. Nous avons dans nos professions le devoir d’être de plus en plus décarbonés, tracés, sains, efficaces, mais l’État a le devoir de promouvoir cette agriculture et cette alimentation et d’accompagner les entreprises. Sans forcément demander de l’argent sur ce sujet-là », a-t-il précisé.

Renaud Fourreaux

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