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AG Intercéréales AG Intercéréales : Marc Fesneau s’exprime sur les aides énergie

Jean-François Loiseau, agriculteur et président d’Intercéréales, avec à son côté, Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, lors de l’AG de l’interprofession céréalière, le 22 novembre. © H. LAURANDEL.

Lors de l’AG du 22 novembre d’Intercéréales, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a annoncé que des éléments tangibles seront mis sur la table d’ici deux à trois semaines pour répondre aux demandes des professionnels.

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« Nous voulons porter une filière dynamique conquérante sur les céréales, l’occupation du territoire, la création de richesses », lance Jean-François Loiseau, en introduction de l’AG d’Intercéréales du 22 novembre, interprofession céréalière à la présidence de laquelle il a été réélu pour trois ans.

Toutefois, cette dynamique est aujourd’hui suspendue à l’urgence court-termiste du sujet énergie sur lequel le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, invité à conclure cette AG, a voulu se montrer en quelque sorte rassurant : « Nous devons vérifier que les plus énergo-intensifs rentrent bien dans le dispositif d’aide qui leur est destiné. Et nous avons désormais le guichet unique avec cependant des trous dans la raquette. Nous y travaillons cette semaine pour vous apporter des réponses. On veut avoir un effet d’amortisseur. On avait des réunions techniques ce matin (du 22 novembre) avec Matignon pour essayer, sur le plan agroalimentaire et aussi agricole de regarder là où on avait des difficultés d’appropriation et des trous dans la raquette. »

Réunion à Bercy la semaine prochaine

Le ministre a affirmé que, d’ici deux à trois semaines, des éléments tangibles seront mis sur la table pour répondre aux exigences et demandes de la filière, tout en précisant que « Jean-François Loiseau m’avait alerté il y a un mois et demi à deux mois en me disant, “attention on va droit dans le mur”. On est aujourd’hui sur le mur avec certains opérateurs énergétiques ayant des attitudes apatriotiques. » Les aides proposées à ce jour par les pouvoirs publics sont jugées insuffisantes par la filière.

Le président d’Intercéréales a annoncé, en aparté de l’AG, se rendre « la semaine prochaine à une réunion à Bercy pour traiter ce sujet de fond ». Une enquête est également en cours dans la filière pour avoir « un retour très précis des familles sur les contrats, les négos, les échéances et l’impact sur leurs coûts de production ».

Le dispositif allemand pas encore validé

Intercéréales a participé également à un communiqué commun à 26 filières publié le 16 novembre dernier, dans lequel est notamment demandé un plafonnement du prix de l’électricité à 180 €/MWh. Pour l’instant, aucun retour des pouvoirs publics n’a été fait sur cette demande précise, mais les commentaires de Marc Fesneau sur les initiatives européennes dans ce domaine comportent peut-être la réponse.

En effet, une telle initiative est soumise à autorisation de la Commission européenne. Ainsi, l’Allemagne, qui envisage de plafonner son prix de l’électricité à 130 €/MWh, n’a toujours pas reçu la validation communautaire, comme l’a souligné Marc Fesneau qui a partagé ses doutes sur le fait que « certains dispositifs soient validés car ils introduisent des clauses de concurrence qui ne paraissent pas conformes ». Il invitait d’ailleurs juste auparavant à s’interroger de façon plus générale sur « la concurrence souvent intra-européenne » en abordant le sujet de la compétitivité.

Le travail d’Intercéréales salué par le ministre

Le ministre a tenu aussi à saluer « chez Intercéréales, la capacité que vous avez toujours eue de conjuguer les moments de crise et de se projeter bien au-delà en intégrant les conséquences des crises ».

D’ailleurs, une bonne partie de l’AG fut consacrée à la présentation par les membres du comité de direction de l’ensemble des travaux réalisés par les équipes de l’interprofession céréalière. Une mobilisation d’autant plus renforcée avec la réorganisation qui a été mise en place ces dernières années. Mais ceci n’empêche pas pour autant « le besoin d’un bon cadre pour travailler », ainsi que l’a souligné Jean-François Loiseau dans son allocution au ministre, en se référant notamment au besoin d’avoir « des éléments fondamentaux de la performance, de l’innovation avec, par exemple, les biotechnologies, la logistique pour rester une filière d’excellence contribuant à l’emploi, l’occupation des territoires, la décarbonation et la balance commerciale ».

Hélène Laurandel

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