La Tricherie : « Osons l’audace »

« Tous ensemble, osons l’audace ! », s’est exclamé Benjamin Bichon, DG de La Tricherie à l’occasion de son assemblée générale, le 11 décembre à Georges-lès-Baillargeaux (Vienne). « Nous devons faire preuve d’audace et miser sur la force du collectif pour continuer d’avancer », abonde Thibaud Deschamps, président de la coopérative.

130 €/ha de primes

Sur l’exercice 2024-2025, La Tricherie a dû affronter une campagne « particulièrement difficile » caractérisée par des surfaces de blé en baisse, des pertes de rendements, une problématique d’ergots en forte hausse et des récoltes de tournesol et de maïs dans des conditions exécrables.

La coopérative affiche un chiffre d’affaires de 53,1 M€ (contre 58 M€ en 2023-2024) pour un résultat de 1,15 M€. La collecte a reculé de 20 % (98 000 t collectées) pour un CA en chute de 8 % (40,9 M€).

Heureusement, La Tricherie peut s’appuyer sur ses filières de qualité pour redonner de la valeur aux adhérents. C’est ainsi que 2,35 M€ de primes filières ont été redistribuées en 2024, soit l’équivalent de 130 €/ha. Le blé a pu être rémunéré à hauteur de 236 €/t, contre une moyenne en prix fermes de 190 €/t.

Côté appro, l’activité accuse sa deuxième année de baisse consécutive en raison des conditions pédoclimatiques et des difficultés de trésorerie des agriculteurs. Sur 2024-2025, elle génère un chiffre d’affaires de 11,45 M€ (soit -1,35 M€ par rapport à l’exercice précédent). En 2026, l’union d’appro UCDA devrait être intégrée à une union plus grosse afin d’assurer sa pérennité.

Cap Ré-Génération 2035

Depuis deux ans, la coopérative a mis en place une nouvelle organisation pour davantage de services et d’accompagnement auprès de ses adhérents, mais aussi pour répondre aux besoins de ses filières, en difficulté. Des recrutements ont eu lieu pour renforcer la « proximité sur le terrain ». Également, 3,6 M€ ont été investis en 2024-2025 pour rénover les silos et installer des panneaux photovoltaïques sur leurs toits afin d’alimenter en électricité l’équivalent de 720 foyers.

Le nouveau programme, Cap Ré-Génération 2035, a débuté. « Il s’appuie sur l’expérimentation, la mise en place de couverts végétaux, ainsi que l’utilisation d’OAD et de l’IA pour relever les défis de compétitivité, de transition écologique, de résilience climatique et d’évolution des attentes sociétales », souligne Christophe Charlet, directeur amont.

Pour l’avenir, la coopérative mise sur la productivité, le travail sur le prix de vente et les coûts de production, ainsi que le renforcement de la communication pour assurer sa pérennité.

En quête de diversification

Côté filiales, le spécialiste de l’écoconception FuturaMat avait connu des pertes importantes lors de l’exercice 2023-2024. Une stratégie de diversification a ainsi été lancée avec la recherche de nouveaux débouchés sur les secteurs du luxe, de la musique et de la pêche, afin d’augmenter d’un tiers son activité à l’horizon 2027. Le déploiement de prestations est en cours et des actions de lobbying auprès des pouvoirs publics français sont prévues pour alerter sur les enjeux de la filière bioplastiques.

Depuis 2024, le marché de la construction se porte mal. La SCIC Iélo, qui commercialise les isolants à partir de paille hachée fabriqués par Brin d’Or, a commercialisé moins de 500 t contre les 4 000 t prévues. Brin d’Or a donc dû entamer, courant 2024-2025, une mutation de son modèle. Elle a fait le choix de diversifier son activité en signant un contrat pour la commercialisation de farines de paille et revu à la baisse ses ambitions.

Enfin, le groupe a fait l’acquisition en juillet 2025 de la SARL Levron Services basée à Thouars (Deux-Sèvres), spécialisée dans la préparation des semences de ferme, le nettoyage ou le démélange des céréales et protéagineux.