Tanguy Poupart prend la tête de Limagrain Coop

C’est à l’occasion des 60 ans de Limagrain, célébrés à Paris le jeudi 26 juin, qu’Agrodistribution a croisé Tanguy Poupart, déjà bien installé dans l’organigramme de la coopérative. Entré en 2023 comme directeur métier du grain, il occupait depuis octobre le poste de directeur général adjoint en charge des métiers agricoles et de la meunerie.

Il bénéficie d’un parcours bien rempli dans les secteurs agricole et agroalimentaire. Tanguy Poupart a notamment dirigé le groupe Condifresh entre 2020 et 2023, après avoir occupé pendant plus de onze ans les postes de directeur des activités spécialisées puis de directeur général adjoint chez Axéréal. Auparavant, il a exercé des fonctions commerciales et managériales chez Eolys, Elle & Vire, Brossard et Tropicana.

Valoriser et diversifier les productions

Âgé de 57 ans, il succède ainsi à Christophe Brasset, qui après six années passées à la tête de la coopérative Limagrain, fait valoir ses droits à la retraite. Et le nouveau directeur général opérationnel affiche une ambition claire : « Apporter de la valeur à nos agriculteurs. » Un objectif qui, selon lui, passe par un travail en filière : « 60 % de la production de nos adhérents est transformée dans nos propres outils, le reste, comme le tournesol ou le colza, trouve des débouchés dans la région. »

Le déploiement de LifyWheat, un blé meunier naturellement dix fois plus riche en fibres qu’un blé standard, est un bon exemple de cette approche. Semé sur 500 ha en 2024, il couvre désormais 1 500 ha pour cette campagne, représentant 9 000 t exclusivement réservées à Limagrain Ingredients. Jacquet Brossard a d’ailleurs lancé une « super tartine » à base de ce nouveau blé. « Nos agriculteurs sont assez curieux, dès qu’on propose une nouvelle variété, nous avons peu de difficultés à aller chercher les surfaces, se réjouit Tanguy Poupart. Et pour les agriculteurs qui cultivent LifyWheat, ils bénéficient d’une valorisation de 85 €/t en plus part rapport à un blé meunier standard, car les rendements sont 15 % plus faibles et il y a également un cahier des charges des bonnes pratiques. »

Autre axe fort pour le futur directeur : la diversification des productions. « Chercher de nouvelles filières, c’est une manière pour les agriculteurs de mieux gérer le risque », souligne-t-il. Depuis l’année dernière, la coopérative développe la betterave rouge. Après 10 ha en 2024, ce sont 52 ha qui sont cultivés cette année. « Nous avons de la demande et, en 2024, il y a eu une belle valorisation », confie-t-il. Pour structurer la filière, Limagrain investira 500 000 € cette campagne dans le stockage, la conservation et la manutention.

200 M€ d’investissements

Le groupe annonce également un programme d’investissement dans la modernisation de ses infrastructures en Auvergne, à hauteur de 200 M€. Parmi les budgets validés pour cette campagne, celui de 30 M€ pour la construction d’un nouveau silo maïs à destination de la maïserie, avec une capacité de 90 000 t.

Autre chantier : le renouvellement de l’ensemble de l’usine de semences à Ennezat (Puy-de-Dôme). Un magasin automatisé verra le jour pour stocker les semences de grandes cultures produites en Limagne. Coût de l’opération : 30 M€. Le reste des investissements concerne la réception, le séchage maïs, etc. « L’objectif est de gagner en productivité, de réduire l’empreinte environnementale et les pertes de semences dans le process », explique Tanguy Poupart.

« Retourner sur la vente dès que possible »

Concernant la séparation de la vente et du conseil, Sébastien Chauffaut, directeur général du groupe Limagrain, avait indiqué, en mars dernier, que la coopérative, l’une des seules à avoir choisi le conseil, évoluerait en cas d’aménagement de la séparation conseil et vente phytos. Pour Tanguy Poupart, l’objectif est « de redemander un agrément et de retourner sur la vente dès que cela sera possible ».