Des limaces à la pelle
Avec des limaces très gourmandes en 2024, les ventes de molluscicides ont explosé. Les fournisseurs en ont bavé pour répondre à la demande… Quand ils n’étaient pas à sec.
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Dès 2023, les fournisseurs prévoyaient un printemps 2024 particulièrement dynamique pour les molluscicides et ils ont vu juste. « C’est une année historique », constate Pierre Olçomendy, chef marché anti-limaces chez De Sangosse. Les conditions météo douces et humides ont offert un terrain idéal à la reproduction et au développement des limaces. Résultat, le marché de printemps a doublé, atteignant 1,3 Mha déployés contre 650 000 ha en 2023. Celui d’automne a « explosé, avec 3 Mha déployés, alors qu’ils oscillent habituellement entre 1 et 2 Mha », précise Agnès Gauliard, cheffe produits molluscicides chez Certis Belchim.
Entre tensions et ruptures
Cette invasion de limaces a « créé des tensions sur les produits et des ruptures chez certains confrères, ce qui fait qu’une grande partie des volumes se sont reportés sur notre solution, Metarex Duo », explique Pierre Olçomendy. Cette solution mixte (phosphate ferrique + métaldéhyde) a ainsi connu la plus forte croissance de PDM en progressant de 6 points. De son côté, Adama n’a pas su absorber l’afflux de demande et s’est retrouvé en rupture sur la seconde partie de l’automne 2024. Une situation qui a profité à Certis Belchim et Sipcam France : « Malgré le flux tendu, nous avons répondu présent quant à la mise à disposition des produits. Sur le marché des métaldéhydes solo, nous sommes passés, avec le Techno Intense, de 15 % à 30 % de PDM », souligne Jérôme Rouveure, chef de marchés chez Sipcam France. Toutefois, les solutions à base de métaldéhyde ont marqué un recul de 14 points, tandis que les solutions de biocontrôle, vers lesquelles les agriculteurs se sont tournés, ont vu leur PDM progresser de 4 points.
Sécuriser l’approvisionnement
Concernant le printemps 2025, « on s’attend à des utilisations importantes », anticipe Nathan Gaborieau, chef marché molluscicides chez Adama. Et pour sécuriser l’approvisionnement, la firme a conclu, pour cette année, un partenariat avec une usine tierce. De plus, sa nouvelle substance active Feralla a été approuvée au Scopaff de mars 2025 en tant que « substance à faible risque », lui conférant une durée d’approbation de 15 ans. L’homologation est attendue fin 2026 pour un lancement en 2027. De son côté, Certis Belchim enrichit son offre avec Mollux, une solution à 3 % de phosphate de fer, qui allie « rapidité d’action et consommation maîtrisée des granulés », souligne Agnès Gauliard.
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