NatUp déploie ses fondations futures
Malgré des résultats stables présentés vendredi 5 décembre en assemblée générale, la coopérative NatUp pose les jalons de ses ambitions, sur les plans du digital, de l’énergie, de l’agroécologie et de la diversification des productions et des débouchés.
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C’est une coopérative au résultat plutôt stable qui a tenu son assemblée générale, vendredi 5 décembre, au Zénith de Rouen, avec un chiffre d’affaires de 1,296 Md€ (environ + 0,3 %), un excédent brut d’exploitation de 47,9 M€ (- 6 %) et un résultat net en très légère hausse à 20,6 M€ (dont 5,6 reversés aux adhérents).
Mais NatUp est également une coopérative qui semble confiante en son avenir et déjà résolument tournée vers ses développements futurs. Elle a ainsi présenté plusieurs projets structurants pour les dix prochaines années au moins. Et dès 2026, l’entreprise aura normalement vu aboutir plusieurs dossiers qui viendront changer quelque peu la physionomie du groupe.
Projet légumes
La coopérative attend déjà d’être livrée de son nouveau siège social à Bois-Guillaume (Seine-Maritime), à proximité de Rouen. Elle vient de lancer sa nouvelle suite digitale « tout en une » NatUp + à destination des agriculteurs et coconstruite avec une douzaine d’adhérents. Elle doit aussi recevoir à Luneray sa toute nouvelle usine de transformation de légumes, Lugo, d’une capacité de transformation de 20 000 t de matières premières et de production de 4 000 t de produits élaborés. Ce projet d’investissement, dont l’enveloppe a grimpé à 45 M€, devait être livré en 2025. Retardé pour des raisons de fouilles archéologiques, Lugo vise à positionner la coopérative sur le marché des plats préparés sains, gustatifs et peu transformés.
« La cuisson vapeur en autoclave sera conservée car c’est le savoir-faire historique, mais tout sera cuisiné dans de grands fours et de grandes cocottes. Les recettes sont entièrement transposables à plus petite échelle dans une cuisine individuelle », assure Laurent Manière, directeur commercial et marketing de la filiale Lunor (légumes cuits sous vide). En parallèle, le site actuel de Lunor vient d’inaugurer une ligne à 6 M€ pour la production de frites fraîches précuites.
Aux petits oignons
NatUp s’est aussi engagée dans un projet de production de condiments via la société commerciale « La Ferme d’Erquinvillers » pour créer une unité de conditionnement dédiée à l’ail, l’oignon et l’échalote 100 % français. Ce projet sera opérationnel dès le printemps 2026 avec des contrats de production à la clé. Des opérations de diversification pour les adhérents sont engagées également en volaille de chair. Une ambition de valorisation de la méthanisation émerge, notamment dans les territoires du sud de la coopérative (Eure) où les exploitations céréalières sont fragilisées par les accidents climatiques à répétition.
« 50 % de l’EBE est issu des activités de diversification des filiales de la coopérative », souligne pour sa première assemblée générale à ce poste le directeur général, Laurent Lemarchand. « Le changement de modèle économique amorcé il y a plus de dix ans porte donc aujourd’hui ses fruits et on capitalise sur tout ce travail réalisé les années passées. »
Commission jeunes
La coopérative a fait savoir qu’elle a réalisé son bilan carbone et qu’elle vise une trajectoire de décarbonation de 30 % de ses activités et de ses approvisionnements « à une échelle de temps dite raisonnable », sachant que « la trajectoire de diminution des émissions est en cours d’élaboration ». La filière bio prend forme, depuis l’échec du rapprochement avec Biocer, avec 250 agriculteurs engagés parmi les 7 000 adhérents de la structure (dont 5 000 actifs). Une commission jeunes agriculteurs verra également le jour en 2026.
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