Les ventes de phytos font grise mine
Les chiffres 2024 de Phyteis révèlent un marché conventionnel encore en repli, tandis que les solutions utilisables en agriculture biologique gagnent du terrain.
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En février, Phyteis avait dévoilé le chiffre d’affaires 2024 de ses adhérents (2,2 milliards d’euros), mais sans détailler le volume des ventes. C’est désormais chose faite : l’organisation a publié, ce lundi 24 novembre, les données des volumes de substances actives vendues à la distribution par ses adhérents pour l’année 2024.
Un recul de 5 % pour le conventionnel
Avec 50 054 tonnes écoulées, le marché signe en 2024 sa deuxième année la plus basse (après 2023 et ses 48 491 t), dans un contexte climatique difficile. Les substances actives conventionnelles s’élèvent à 33 329 t, en recul de 5 % par rapport à 2023. À l’inverse, le soufre et le cuivre progressent de 23 %, atteignant les 16 725 t. Ces molécules UAB, utilisables en agriculture biologique, représentent désormais 33 % des volumes vendus, et leur part dans le chiffre d’affaires des adhérents a doublé en un an pour s’élever à 6 % en 2024.
Ces tendances de fond confirment que « la transition est en route », assure Yves Picquet, président de Phyteis, qui rappelle également que les adhérents poursuivent leurs développements autour du modèle combinatoire articulé entre biotechnologies, digital, produits conventionnels et biosolutions.
« Bâtir une agriculture française à la fois durable, compétitive et souveraine est un travail collectif. Il nécessite un cadre réglementaire qui soutienne la coopération et l’innovation plutôt que de les freiner. C’est cette ambition partagée que nous portons chaque jour avec nos adhérents. »
« La réglementation doit évoluer »
Dans cette optique, Phyteis identifie plusieurs leviers d’actions. L’organisation insiste d’abord sur la nécessité de libérer l’innovation en renforçant les synergies entre recherche publique, recherche privée et acteurs du terrain. Elle appelle également à fluidifier les procédures et à réinstaurer des autorisations provisoires de vente pour accélérer la mise sur le marché des innovations. De plus, Phyteis plaide pour la mise en place « d’une évaluation des risques proportionnée, prédictible et adaptée » aux spécificités des produits de biocontrôle, ainsi que pour une définition au niveau européen qui prenne en compte les produits actuels mais également les innovations futures.
L’organisation souligne aussi l’intérêt d’une zone européenne unique d’évaluation dédiée au biocontrôle, avec une reconnaissance mutuelle automatique. Elle estime nécessaire de revoir la conception des documents guides d’évaluation des risques, afin qu’ils soient testés en conditions réelles avant leur adoption. Enfin, Phyteis met en avant l’importance de soutenir le développement de l’agriculture numérique et de précision. « La réglementation doit évoluer dans le domaine des AMM, en permettant, par exemple, de lier des AMM à l’emploi des OAD ou encore à des techniques de pulvérisation particulières », détaille Yves Picquet.
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