Nau déploie son service de trichogrammes par drone
Le 12 juin, le négoce Nau, en Charente, a présenté son nouveau service d’épandage de trichogrammes par drones. La presse grand public était conviée à l’événement, dans le cadre du programme de communication Vert l’avenir du Naca, Négoce agricole Centre-Atlantique.
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Dans une stratégie de développement des services et des méthodes alternatives, les Ets Nau, basés à Reignac, en Charente, proposent à leurs clients depuis 2018 des trichogrammes épandus par drone pour lutter contre la pyrale du maïs. L’entreprise, créée en 2009, gère appros et conseil comme deux activités indépendantes. Elle compte aujourd’hui 9 collaborateurs, pour un chiffre d’affaires de 8,8 M€ en 2018.
Elle a présenté l’initiative à la presse le 12 juin, dans le cadre du programme Vert l’Avenir, mis en place en 2017 par le Naca, Négoce agricole Centre-Atlantique, pour promouvoir les bonnes pratiques en agriculture. La presse généraliste, avec Sud-Ouest et Charente libre notamment, était présente.
Organisation délicate avec des organismes vivants
« Nous avons été les premiers à lancer ce service en Charente en 2018 », indique Audrey Delmas, responsable services réglementaire et environnement. Les trichogrammes sont produits par De Sangosse, et les drones pilotés par Agriload. Des petites capsules d’un centimètre de diamètre sont relarguées, comprenant 185 000 femelles. « Nous avons en moyenne deux générations de pyrales, explique Audrey Delmas. La première mi-juin et l’autre mi-juillet. Le drone est idéal dans ce cas, car le maïs est trop haut pour passer en tracteur. »
Audrey Delmas insiste sur l’importance de la coordination entre les différents prestataires : « L’épandage des trichogrammes doit être fait dans les trois jours et ils doivent être conservés à moins de 6 °C. Il faut une bonne organisation entre nous, De Sangosse et Agriload. » Et la météo peut s’en mêler : « Pour le drone, il faut éviter la pluie et avoir moins de 30 km/h de vent », évoque Nicolas Roussillon, céréalier et prestataire de services Agriload. L’autonomie du drone est de près de 9 hectares.
« Bousculer les habitudes » des agriculteurs
Pour l’agriculteur, le coût total est de 55 €/ha, contre 35 à 40 €/ha en lutte chimique. « J’ai différents profils de clients qui utilisent ce service, analyse Audrey Delmas. Des bios, mais aussi des conventionnels qui utilisent uniquement les trichogrammes, ou dans un programme avec une lutte chimique. Certains clients posaient les trichogrammes à la main, ils ont été séduits par la souplesse qu’apporte le drone. L’aspect technologique plaît beaucoup, sans oublier l’empreinte environnementale. » Pour l’instant, 110 ha sont couverts. « Il faut bousculer les habitudes », appuie Audrey Delmas.
Marion CoisnePour accéder à l'ensembles nos offres :