Un esprit engagé

Le monde coopératif est pour Christian Cordonnier, une longue histoire qui a démarré par un stage, pendant ses études d'ingénieur, à l'Avenir Rural, une des coops à l'origine du groupe A1, puis d'Unéal. Il s'y est bien senti puisque deux ans plus tard, il y a réalisé son mémoire de fin d'études sur le comportement des agriculteurs face à leurs livraisons de céréales.

Quelques mois plus tard, son diplôme en poche, il a intégré en tant que TC, le négoce Houssin, filiale de la coop. Il se découvre alors une passion pour la relation agriculteurs qui le guidera dans toutes les missions qu'il assurera au sein du groupe coopératif, pendant vingt ans, jusqu'à celle de directeur adjoint d'Unéal. Approvisionnement, collecte, management des équipes, organisation du terrain, logistique, exploitation… Les rouages de la coop n'ont plus de secrets pour lui. « Le seul métier auquel je n'avais pas goûté était celui de la vente des céréales. Jusqu'au jour où, en septembre 2008, les dirigeants d'Unéal me demandent de prendre la direction de Graineurop, structure de commercialisation des céréales du groupe. »

Regrouper et structurer

« J'ai alors tout découvert, du métier de trader au fonctionnement des marchés à terme, en passant par la négociation avec les acheteurs à l'export. J'ai même dû reprendre des cours d'anglais, car 80 % de nos clients parlent l'anglais », reconnaît Christian Cordonnier. Très vite, Unéal engage une réflexion avec les coops de Picardie déjà réunies au sein de Thémis Grains, pour regrouper leurs structures de commercialisation. Cette démarche va conduire à la création en mars 2010 de Ceremis dont la direction est confiée à Christian Cordonnier. Il sera épaulé par Philippe Duchemin, ancien directeur de Thémis Grains. Ceremis qui associe Agora (fusion d'Océal, CapaFrance et Force 5), Axion, Cerena, la coop de Rosières, Unéal et ses deux négoces Grainor et Houssin, va assurer la commercialisation de 3,8 Mt de céréales par an. « Nous constituons l'interface entre la collecte et le marché. Même si les outils industriels présents sur notre territoire (Cargill, Roquette, Syral, fabricants d'aliments, meuneries, malterie…) absorbent l'équivalent de la production céréalière de la région, les flux commerciaux avec les autres régions sont très importants et un tiers de nos céréales est destiné à l'export pays tiers via Dunkerque ou Rouen et un tiers, au marché du nord Europe pour l'alimentation animale. » En plus de l'activité commerciale pure, assurée par trois traders, Ceremis qui compte quinze salariés a en charge l'exécution et l'administration des ventes, la facturation et le suivi de la qualité. « En regroupant nos compétences, nous pouvons assurer une offre qualité de produit et logistique complète à nos clients et ainsi mieux sécuriser nos débouchés. »

De la coop au milieu associatif

Christian Cordonnier est aussi très engagé dans le milieu associatif qui constitue, avec sa famille, « les deux autres piliers indispensables à une vie de cadre bien équilibrée » et surtout bien remplie.

Marié et père de trois enfants, il a été président pendant sept ans de l'association des ingénieurs Isa, il est aujourd'hui impliqué dans l'animation paroissiale, le mouvement des cadres chrétiens et un club APM, Association progrès du management, de rencontre de dirigeants. Et à ceux qui démarrent dans une fonction de technico-commercial et souhaitent faire carrière dans la coopération, il leur conseille d'être ouverts, curieux et de ne pas hésiter à s'investir.

Blandine Cailliez