Coop, toujours !
Marc Reymond, 48 ans, est directeur opérationnel chez Arterris en charge du Sud-Est. Il défend la coopération depuis ses premiers pas dans le monde du travail.
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La Haute-Garonne et ses champs à perte de vue sont pour Marc Reymond un socle solide. Ce Toulousain a grandi « à la campagne » et ses voisins agriculteurs lui ont transmis la passion des céréales. « Près de chez mes parents, j'ai commencé à cultiver une terre quand j'étais au lycée. J'ai aujourd'hui 2,5 ha de blé, de colza et mon matériel. M'en occuper me détend, même si je manque de temps », confie ce quadra devenu directeur opérationnel, chez Arterris. La coopération lui a ouvert ses portes en 1993, au sortir du service militaire et il y a fait toute sa carrière.
Marc Reymond est alors magasinier à la Toulousaine de céréales, au dépôt de Caraman (Haute-Garonne). Il se sent bien au coeur du Lauragais : « Les moissons duraient longtemps, le dépôt restait ouvert jusqu'à minuit, l'ambiance était familiale. » L'année suivante, il intègre en tant que technicien conseil l'équipe de Longages. La Toulousaine de céréales vient de reprendre Agricoop. Témoin de cette fusion, Marc Reymond découvre que si les méthodes de travail sont différentes au sein des deux équipes, les hommes ayant le même objectif finissent par se comprendre.
Nouveaux horizons
Au contact des producteurs et des fournisseurs, il peaufine ses préconisations et tisse des liens étroits avec les coopérateurs : « J'étais souvent reçu dans la cuisine, avec la grand-mère et les enfants... Il fallait susciter l'envie, savoir se faire attendre avec impatience... », se souvient-il. Il prend alors la mesure de ses responsabilités : « Nos préconisations avaient un réel enjeu financier sur les exploitations, donc sur le revenu des familles. Il s'agissait de cerner les besoins et d'être opiniâtre pour ne pas se laisser détourner dans l'argumentation. » Tellement perspicace que sa coopérative lui propose en 2000 d'être responsable du secteur ouest de Toulouse, à Rieumes. Il y reçoit la visite des semenciers et met en place des cultures d'essai, ainsi qu'une base de données comparative.
Avec la même conviction, Marc Reymond s'occupe du volet communication de la Toulousaine et notamment des bulletins et magazines destinés aux 3 000 coopérateurs. Revient le temps des fusions, avec Audecoop en 2004, puis avec GCO en 2008. Quand naît Arterris, ce responsable de région est revenu dans le Lauragais et gère 8 silos collectant 160 000 t de céréales.
Pour sa coop, il accepte de s'éloigner de sa région natale. Il devient le directeur opérationnel de Sud céréales, qui en 2013 adhère au groupe Arterris, et demain va fusionner. Le challenge lui plaît et sa famille peut le suivre. Il se pose à Nîmes (Gard) pour se rendre facilement à ses bureaux au Mas des Saules, à Fourques, et retourner en Haute-Garonne régulièrement. A ce poste de direction, ses contacts s'élargissent aux filières rizicole, viticole et maraîchère, ainsi qu'aux clients importants comme Panzani. Il supervise l'activité d'une trentaine de silos dans cinq départements : 04-13-30-83-84. Enfin, Marc Reymond participe à la création de services en agrofourniture : « Notre implantation et la demande de nos adhérents nous ont donné la légitimité nécessaire. Nous avons adapté ce qu'Arterris sait déjà faire aux spécificités de nos territoires. » La coopération est, selon lui, un atout formidable pour les producteurs : « Sur des marchés mondialisés et très volatils, la coopération est le meilleur outil, celui de la proximité et de la pérennité. On ne se regroupe pas pour briller mais pour consolider une assise sur le long terme. »
Alexie Valois
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