Deux casquettes tendance
Géraldine Poiret, 30 ans, chapeaute avec efficacité et passion, deux dossiers stratégiques chez Noriap, les semences fourragères et les grandes cultures en bio.
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«Lorsque je suis arrivée chez Noriap en 2012, c'était au service technique pour effectuer mon dernier stage avant de boucler mon master, explique Géraldine Poiret, responsable des cultures spécialisées. La coopérative de Picardie et Seine-Maritime était en train de réfléchir aux semences fourragères et à la création de sa filiale SFP, Semences fourragères de Picardie. On m'a proposé le poste, j'ai sauté sur l'occasion et j'ai été recrutée avant même d'être diplômée. » Dans les six mois qui ont suivi, elle s'est vue confier en plus, une autre mission, celle du bio. « Puisqu'il s'agit de deux dossiers stratégiques pour la coop, j'ai été directement rattachée au directeur général, Martin Migonney. »
Tout était à faire
Avec un Bac S spé maths en poche, donc un esprit bien carré, une licence et un master axés sur les productions végétales, un an de stages au total pendant son cursus de formation, et de bonnes capacités relationnelles, Géraldine Poiret avait le profil adapté. « J'ai eu la chance d'avoir dès le début un poste à challenges, reconnaît la jeune responsable. En fourragères, SFP venant juste d'être créée, tout était à faire : recruter des producteurs, trouver des clients semenciers, organiser le réseau... J'ai démarré mi-août et dès l'automne, nous avons implanté 350 ha de graminées et légumineuses porte-graines. » Depuis, les surfaces sous contrat n'ont cessé d'augmenter et aujourd'hui, ce sont 1 800 ha de semences de ray-grass, fétuques, dactyles, trèfles, vesce commune... qui ont été ensemencées pour la récolte 2018, chez plus de 250 agriculteurs, pour le compte d'une dizaine d'établissements semenciers et courtiers. « Dès 2012, nous avons investi 1 M€ dans un outil de séchage et stockage des semencesà Longpré-les-Corps-Saints, précise-t-elle. Pour la récolte 2018, nous allons disposer d'équipements de triage et nous espérons obtenir l'autorisation de certifier des semences, le dossier est en cours. L'étape suivante consistera à conditionner les lots, et pourquoi pas à terme, lancer notre propre marque. »
Monter des projets
Lorsqu'elle a repris le dossier bio, Noriap en collectait 300 t par an. Pour la récolte 2018, la collecte devrait s'élever à 5 000 t auprès d'une cinquantaine d'adhérents. L'objectif est de passer d'ici à cinq ans, à une collecte de 15 000 à 20 000 t/an. « En bio, nous collectons surtout du blé, du triticale, du maïs, de l'avoine, de l'orge, des féveroles, du colza et du maïs, souligne Géraldine Poiret. La collecte est commercialisée auprès de notre filiale Novial en alimentation animale, et de moulins. » Aujourd'hui, les fourragères l'occupent à 60 % de son temps, et le bio, 40 %. Pour mener à bien ses missions, elle est épaulée par un agent technico-commercial, un adjoint de production, des stagiaires et des saisonniers. Elle peut aussi compter sur le soutien de ses collègues du groupe Noriap. « Ce qui me plaît surtout dans mon travail, c'est le fait de monter des projets, travailler sur des filières qui progressent chaque année, et être en relation avec des agriculteurs, des semenciers et des clients pour le bio, ajoute la responsable. Pour que ça marche, il faut avoir envie de se donner, être sérieux et motivé et disposer d'une certaine fibre commerciale. La technique, on l'apprend sur le terrain. On continue d'ailleurs à apprendre tout le temps. C'est aussi ça qui fait l'intérêt du métier. »
Blandine Cailliez
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