Pilote de drone
François Pohu, 35 ans, est technicien outil service chez Ocealia. Un poste pour lequel il sillonne le Poitou-Charentes pour faire voler l'un des drones de la coopérative.
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Saint-Gaudent, dans la Vienne. En bordure d'un champ de colza, François Pohu surveille son écran d'ordinateur, où s'affiche petit à petit l'emprise des photos aériennes de la parcelle, avec en fond, le vrombissement lointain du drone. Le technicien outil service est rattaché au service Agri de la coopérative Coréa Poitou-Charentes, qui a fusionné depuis quelques mois avec sa voisine Charentes Alliance, donnant naissance à Ocealia. François Pohu s'occupe notamment du suivi d'Agreo, logiciel de gestion parcellaire et vient en appui réglementaire. « Le service agriculture travaille en lien avec nos techniciens conseil sur le terrain », précise Pascal Renard, directeur réseau. Et de décembre à avril, François Pohu est aussi droniste : avec un utilitaire spécialement aménagé, il sillonne la région pour réaliser des prises de vues aériennes de parcelles de blé et de colza.
Stages et alternance à la coop
François Pohu connait bien Coréa. Ses parents, agriculteurs, étaient très impliqués dans la coopérative de Chives, qui deviendra par la suite Coréa. « J'ai fait mon premier stage à la coop à seize ans », se souvient François Pohu. Le premier, mais pas le dernier, car il y travaillera aussi pendant son BTS en productions végétales, avant de partir voyager un an. « J'ai travaillé six mois dans une exploitation en Australie, raconte le technicien outil service. Et en rentrant, j'ai fait un BTS technico-commercial en alternance, chez Coréa à Civray. » Il est embauché dans la foulée au service technique. « Par la suite, j'ai intégré le service OAD qui s'était monté, relate François Pohu. Je suivais les expérimentations avec le responsable François Thomas . Et il y a deux ans, la coopérative a décidé d'investir dans deux drones, et de former des salariés à leur pilotage. » Fin 2014, il passe son certificat d'aptitude théorique de licence de pilote, délivré par la DGAC (direction générale de l'aviation civile). Une formalité ? « Pas du tout ! Il n'est pas simple à avoir, répond le droniste. Et c'est plus poussé depuis les survols illégaux de zones sensibles par des drones. Je ne l'ai pas eu du premier coup. C'est un QCM de quarante questions choisies dans une base de près de 3 000, il faut bachoter. »
Six dronistes chez Coréa
Pour le volet pratique, une DNC (déclaration de niveau de compétence) est nécessaire. « Je l'ai obtenue à l'issue d'une formation de deux jours réalisée par le fabricant, Airinov, pour un drone de type S2, de moins de 2 kg, avec un rayon d'action maximum de 1 km », précise François Pohu. Avec un eBee, le droniste réalise ainsi des vols sur le colza, trois au total, en entrée et en sortie d'hiver, et sur les céréales, avec un vol en avril, au stade dernière feuille pointante. La coopérative compte six dronistes formés, et parmi eux quatre réalisent les vols. Les données sont envoyées à Airinov, qui conserve l'analyse des images. « C'est leur coeur de métier », précise Pascal Renard. Pourquoi investir dans des drones, sachant que chacun coûte plus de 20 000 € tout compris, avec les capteurs ? « C'est le mode de pensée de Coréa. Quand c'est possible, on essaie d'avoir la maîtrise de nos outils. Le drone est l'un des éléments de notre conseil en fertilisation azotée », répond Pascal Renard. « On recherche avant tout la qualité d'image, et donc on gagne en qualité de conseil. », ajoute François Pohu.
Marion Coisne
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