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Un précoce dans les grains

C. REIBEL

Aymeric Kapela n'a guère attendu pour assumer une responsabilité d'animateur céréales au sein du groupe Armbruster qu'il a intégré à la fin de ses études.

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Précoce ? Certainement. A 30 ans, Aymeric Kapela a déjà sauté les étapes. Son début de parcours est pourtant classique. Ce Picard d'origine compense l'impossibilité de reprendre l'exploitation de ses grands-parents par une formation agricole longue. Une fois diplômé de l'Esitpa de Mont-Saint-Aignan, il ne reste pas longtemps en quête de son premier emploi. Il débute au groupe Armbruster à Colmar (Haut-Rhin) par un poste d'ATC chargé de prospecter un secteur de grandes cultures où ce négoce n'a pas de point de collecte. Il intervient parfois avec son responsable direct, mais le plus souvent seul. « J'ai découvert le métier, l'approche du client et j'ai tout de suite gagné en autonomie », confie Aymeric.

Gagner la confiance

Ne pas parler le dialecte n'a pas été un obstacle. Cette prise de contact réussie avec le terrain conduit l'entreprise à lui confier la responsabilité de « l'option céréales », un produit de gestion de risque développé avec Cargill, un de ses clients. Aymeric est alors chargé d'animer l'équipe commerciale constituée d'une quinzaine de TC. Lors de chaque réunion mensuelle, il intervient pour faire le point sur les options. Il rappelle les produits « pertinents » à chaque période de l'année.« A moins de trente ans, il n'est pas évident de jouer un tel rôle. On se demande ce qu'un petit "nouveau" comme moi peut bien avoir à raconter. J'ai dû gagner la confiance de mes collègues sans avoir de responsabilité hiérarchique vis-à-vis d'eux. L'essentiel est de répondre à leurs interrogations et surtout ne rien inventer, quitte à devoir se renseigner après coup. L'appui du responsable commercial et des chefs de régions est primordial », glisse Aymeric. Le jeune homme conserve une activité TC auprès de deux douzaines de clients réguliers sur un secteur plus restreint qu'à l'origine. Il prospecte moins. Il fait surtout le lien entre les ATC et le service céréales. Il donne notamment son sentiment sur les nouveaux services commerciaux.

Le profil d'un couteau suisse

Aymeric s'est fixé un haut niveau d'exigences personnelles. « Je ne dois pas hésiter à décrocher mon téléphone au lieu de me contenter d'envoyer un courriel. L'effet n'est pas le même. Je ne vois pas d'inconvénient à répéter, à expliquer les mécanismes de fonctionnement des marchés à terme. Ces notions ne sont pas forcément familières aux ATC les plus anciens et je dois pouvoir les reformuler simplement aux agriculteurs qui souhaitent s'y intéresser. C'est une partie importante de ma fonction », constate Aymeric.

En quelques mois, ses missions se sont étoffées. Il est en relation avec le service qualité pour tout ce qui touche aux énergies renouvelables, centralise les données remontées par les TC et les contrats de filière signés pour la production de soja, s'occupe de communication en intervenant dans la rédaction des messages diffusés aux clients.

Le poste d'Aymeric présente aujourd'hui le profil d'un couteau suisse. Et si les circonstances lui permettent d'y ajouter l'un ou l'autre « accessoire », il ne dira pas non. « C'est à moi de m'organiser entre le bureau et le terrain, de me motiver et d'entraîner les autres. Je suis épanoui dans ce que je fais car le travail est très diversifié, avec très régulièrement de nouveaux sujets à aborder. Je touche au conseil technique, à l'appro, aux marchés, à l'animation commerciale, à la motivation d'une équipe. Il me faut ce genre de défis pour m'éloigner de la routine. »

Christophe Reibel

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