Faire germer les projets
Philippe Vincent, 43 ans, est responsable de la filière céréales et de la nouvelle branche semences du groupe Agrial, en pleine croissance.
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" Notre objectif est de nous positionner comme un opérateur de référence dans le domaine des semences. C'est passionnant de gérer le développement ", avoue Philippe Vincent. Depuis deux ans, après la fusion avec Union Set (Le Mans), une nouvelle branche semences a fait son apparition dans l'organigramme du groupe Agrial. En complément de celle de Saint-Sylvain (Calvados), spécialisée dans les céréales, Union Set a apporté à Agrial deux stations : Benoist Sem à Bonnétable (Sarthe), spécialisée dans les fourragères, et Centre Sem à Reignac (Indre-et-Loire) qui produit du maïs, des céréales et du colza. Philippe Vincent connaît bien ces deux filiales puisqu'il était auparavant directeur des productions végétales et de l'activité semences d'Union Set.
Ce fils d'agriculteurs de la Moselle a débuté sa carrière professionnelle dans l'est de la France, chez EMC2. " En 1993, j'ai été embauché comme adjoint au chef de projet dans un programme de recherche sur la valorisation des pailles en pâte à papier. Nous avons mis au point un pilote mais le projet n'est pas passé au stade industriel, faute de papetier intéressé. " En 1995, il devient responsable qualité de l'activité céréales. " En quatre ans, nous avons certifié les quatre-vingts silos de la coop. " A l'époque, les projets amidonniers émergent en Europe et Philippe Vincent est aussi chargé d'adapter la production à ce débouché. Choix des variétés, allotement, paiement à la protéine… Il développe un " blé qualité EMC2 ".
Changement de région
Après le départ de Jean Level, directeur d'EMC2, chez Union Set au Mans, Philippe Vincent le rejoint en 2002. " Le changement de région n'a pas été une décision facile à prendre ", reconnaît-il. Il prend en charge les démarches qualité et assure la transition avec Jean Depoys, directeur des productions végétales qui part à la retraite. Outre la responsabilité des semences, il restructure l'activité céréales en divisant par deux le nombre de points de collecte.
Unité flambant neuve
Après la fusion avec Agrial, en 2009, Philippe Vincent a conservé son domaine de prédilection et dirige désormais cent trente personnes entre la collecte, la commercialisation des productions végétales et la production de semences. Avec trois stations, cette dernière activité est l'un des fers de lance d'Agrial. " Avec 1,3 million de doses, nous détenons 6 % du marché européen des semences de maïs. En fourragères, nous représentons 10 % de la production française des graminées et des légumineuses. Nous montons même à 30 % pour le dactyle.
" La branche semences d'Agrial mobilise 650 agriculteurs, 13 000 ha de multiplication et amène 54 M€ de chiffre d'affaires. " Nous avons de vrais atouts avec ces multiplicateurs professionnels. Notre objectif est d'entretenir ce réseau et de construire une relation dans la durée avec les semenciers. Nous devrions dépasser les 14 000 ha de multiplication cette année ", rappelle Philippe Vincent. En maïs, un contrat vient d'être renouvelé pour quatre ans avec KWS. Depuis 2008, 3 M€ ont été investis chaque année pour moderniser Centre Sem. En 2012-2013, 15 M€ seront investis dans les stations, dont 10 M€ dans une unité flambant neuve pour les fourragères, dans la Sarthe. Elle remplacera celle de Benoist Sem devenue obsolète. Les travaux ont commencé le mois dernier pour une mise en service en juin 2013.
Jean-Claude Ballandonne
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