Reprendre une entreprise
Olivier Marchal aurait pu tout simplement intégrer un groupe semencier international, il a préféré l'indépendance en reprenant la majorité du capital d'Antédis.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Lorsque la société de production de semences du Pont Roy, qu'il dirige, est rachetée en 2010 par le groupe allemand Saaten Union, Olivier Marchal aurait pu devenir directeur de production et poursuivre ainsi sa carrière en tant que salarié, à un poste plutôt intéressant. Mais, à 45 ans, ce passionné de semences et d'expérimentation a soif d'indépendance et préfère relever un nouveau challenge, celui de reprendre une entreprise. C'est ainsi qu'avec son épouse Anne-Charlotte, il rachète Antédis, société de prestation de services en expérimentation, créée en 1995 par Jean-Paul Clichy. La production de semences et l'expérimentation ont toujours fait partie du quotidien d'Olivier Marchal. « Je suis né dedans, explique-t-il. C'est mon père, issu d'une famille d'agriculteurs et gérant d'une exploitation dans l'Oise, qui a créé avec plusieurs autres agriculteurs du département, la société du Pont Roy. » Après un BTS Tage en formation par alternance, il entre à son tour dans l'entreprise en 1987, pour y mettre en place un service qualité.
Voler de ses propres ailes
Il se voit confier la direction générale de l'entreprise en 1992. « A l'époque, nous avons diversifié nos activités dans l'expérimentation variétale pour le compte d'obtenteurs, et la production de lin. Nous avons lancé le concept de semences de céréales en dose, les « Epidoses », et élargi notre activité production de semences R1, aux semences de prébase et base. » Un incendie détruit l'usine du Pont Roy en 2005. Olivier Marchal reconstruit alors un outil industriel modernisé. C'est l'arrivée de Saaten Union au capital de l'entreprise en 2009, suivi de son rachat complet en 2010, qui va ouvrir une nouvelle page dans la carrière du jeune dirigeant. Il décide dès lors de voler de ses propres ailes en reprenant Antédis. Il connaissait déjà Jean-Paul Clichy de longue date, et était même entré au capital de son entreprise depuis 2004. « Le fait que les salariés soient aussi actionnaires de l'entreprise (à hauteur de 62 % du capital, 38 % aujourd'hui) nous avait séduits », reconnaît Olivier Marchal. Antédis compte alors une quarantaine de salariés et agriculteurs-correspondants répartis sur l'ensemble du territoire et réalise un CA de 4,2 M€.
La volonté de se développer
Depuis qu'Olivier Marchal a pris les rênes de l'entreprise, il a mis en place des directions opérationnelles par métier : « Même s'il existe de nombreux échanges entre les différentes activités, cette organisation permet à chacun de se sentir davantage impliqué et plus proches des donneurs d'ordre. » La société est organisée en trois métiers, les semences qui représentent 50 % de l'activité, la protection et nutrition des plantes, 35 %, et les prestations semis-récolte, 15 %. Elle est animée par un comité de pilotage composé des experts de chaque activité. Le contact humain et l'animation des équipes constituent à ses yeux la priorité des priorités lorsque l'on est à la tête d'une entreprise. La volonté de se développer est aussi pour lui primordial. Pour renforcer le quadrillage de la France, il a porté de six à neuf, le nombre d'unités d'expérimentation. Antédis qui est agréée Crédit impôt recherche, vient aussi d'obtenir une extension de son agrément BPE, Bonnes pratiques d'expérimentation, pour son activité grandes cultures. Elle a passé en 2012, le cap des 135 000 parcelles d'expérimentation et des 4,7 M€ de CA et ne compte pas s'arrêter là, puisqu'elle prévoit le recrutement de huit personnes en 2013 et réfléchit à un développement européen.
Blandine Cailliez
Pour accéder à l'ensembles nos offres :