De l'industriel à l'agricole
Wilfried Noël, 30 ans, a pris la direction de la nouvelle union Séliance créée par Cap Seine et Noriap pour leur activité semences, après six ans à l'étranger.
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Wilfried Noël aurait pu construire des ponts, des autoroutes ou des stades. Mais ce fils d'agriculteur de l'Oise, ingénieur des Arts et Métiers, a toujours eu une idée derrière la tête : revenir vers l'agriculture. Depuis juin dernier, il dirige l'union Séliance, créée à 50/50 par Cap Seine et Noriap pour mettre en commun leur activité semences. « Je n'ai pas choisi une formation agricole. Le diplôme des Arts et Métiers me paraissait plus ouvert et surtout plus approprié pour une première expérience à l'étranger », explique Wilfried Noël.
Lorsqu'il sort de l'école en 2006, il est spécialisé en gestion de production et la fonderie ou la mécanique des fluides n'ont aucun secret pour lui. « Mais je ne me suis pas totalement éloigné du milieu agricole. Au cours de mes études, j'ai effectué un stage industriel chez un concessionnaire de matériel et un autre en assurance sinistre agricole. »
Départ pour la Russie
Comme il le souhaitait, le jeune diplômé trouve un premier job à l'étranger en tant que volontaire international en entreprise (VIE). Il est embauché par FM Logistic, une société qui souhaite implanter une plate-forme de stockage près de Moscou. Rattaché au service ingénierie, il est chargé de superviser les travaux de construction. Dans le même temps, il se familiarise avec la langue russe qu'il parle maintenant couramment. A son retour en France, deux ans plus tard, Wilfried Noël souhaite se diriger comme il l'avait prévu vers l'agriculture, mais il n'a pas perdu son goût pour les voyages : « J'ai vu dans la presse que Maïsadour semences s'implantait en Ukraine. J'ai donc envoyé une candidature spontanée pour un poste de commercial en pensant que ma connaissance du russe serait un atout. » En réalité, l'usine n'existe pas encore et Wilfried Noël est embauché pour la construire ! Pendant que les bâtiments sortent de terre, il met en place son futur fonctionnement : recrutement du personnel, certification, logistique, contrats avec les agriculteurs, etc. « L'usine produit des semences de maïs et de tournesol pour les pays de la CEI (Russie, Ukraine, Kazakhstan...). Elle a ouvert le 24 août 2010, jour de la fête nationale en Ukraine », se souvient-il.
400 000 q de semences
Après six ans à l'étranger, Wilfried Noël a le mal du pays. S'il a réussi sa reconversion vers l'agriculture, il aimerait aussi retrouver la France : « Je ne souhaitais pas avoir une image trop internationale et trop russe. J'avais envie de revenir dans ma région d'origine. » L'occasion se présente lorsqu'un cabinet de recrutement le contacte pour la création le 1er juillet 2012 de l'union Séliance par Cap Seine et Noriap. Le jeune ingénieur est désormais responsable de trois sites de production de semences en Haute-Normandie et Picardie : Auffay (Seine-Maritime), Buis-sur-Damville (Eure) et Chaulnes (Somme). Avec 400 000 q par an, Séliance est l'un des quatre premiers producteurs de semences de céréales à paille et protéagineux, et le premier producteur de céréales à paille hybrides en France. Les deux tiers sont destinés aux adhérents des deux coopératives, le reste est commercialisé sur le circuit long par le réseau Semences de France. « Je me retrouve dans un milieu que je connais bien avec un poste qui touche à l'aspect industriel et permet d'aller sur le terrain, souligne Wilfried Noël. Chaque année est différente, et à la moisson, place à l'adrénaline ! »
Jean-Claude Ballandonne
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