Bon pour les services

Depuis son entrée chez Nouricia en janvier 2006, pour son stage de fin d'études, Benjamin Domingo a déjà beaucoup bougé au sein de l'entreprise. Après le Bac, il s'oriente vers la filière agricole pour reprendre l'exploitation familiale de 220 ha près de Troyes, que son grand-père dirigeait encore à 69 ans, faute de repreneur parmi ses enfants. Il opte pour une formation d'ingénieur et une spécialisation marketing et développement commercial plutôt qu'une spécialisation technique. « Une exploitation agricole est une véritable entreprise, souligne Benjamin. Il me semblait donc plus important d'avoir des connaissances solides en gestion financière. La technique, c'est le métier de base et ça s'apprend sur le terrain. »

Double actif

Parallèlement à son stage, il réalise son étude prévisionnelle d'installation. Résultat : soit il revient à plein temps sur l'exploitation à la place du chef de culture, soit il en assure la gestion et l'administration tout en travaillant à l'extérieur. Il opte pour la seconde solution et commence à poser des jalons chez Nouricia. « Je voulais créer une fonction marketing pure orientée vers les adhérents. » L'idée était bonne, mais un peu précoce pour la coopérative. La chance viendra avec le départ à la retraite d'un conseiller prévu pour juin 2007. Benjamin est embauché en septembre 2006. Lorsque la morte-saison démarre, il parcourt la plaine avec son collègue encore en place pour « se présenter et apprendre le métier ». « Au cours de ma formation, on nous avait conseillé de débuter par une fonction terrain sans y rester trop longtemps. Même si je ne me sentais pas véritablement à l'aise dans ce poste, avec le recul, je me rends compte qu'il était indispensable pour la suite de mes missions. Le terrain, c'est là où tout se passe ! » Il y restera peu car, parallèlement, il suit certains dossiers comme Maferme, l'extranet, puis Visioplaine qui prend de l'ampleur. En novembre 2007, il devient conseiller responsable de projets. « J'étais à la fois conseiller sur le terrain et responsable de la formation des adhérents sur Visioplaine. » Mais très vite, cette double fonction devient intenable.

Des EPI à la stratégie

En septembre 2008, suite à une réorganisation, Nouricia crée la « cellule services » et lui demande d'en prendre la responsabilité. Son rôle est de mettre en place et de proposer aux adhérents tous types de services utiles à la conduite de l'exploitation : de la vente d'équipements de protection individuelle (EPI) aux outils d'aide à la décision comme Visioplaine en passant par des clubs. « Vendre du service, ce n'est pas aussi facile, car la coopérative le fournissait déjà gratuitement, ensuite, parce que c'est nouveau. »

Pour élaborer de nouveaux services, Benjamin se base sur les remontées des conseillers pour connaître les besoins, ainsi que sur une veille permanente. « Le fait d'être agriculteur me sert également beaucoup, car je peux comprendre comment chacun, adhérent et coopérative, perçoit les choses. » Autre aspect intéressant de sa mission : il peut donner son avis sur la stratégie à mener. Après avoir changé plusieurs fois de postes en peu de temps, Benjamin a pour objectif de développer cette mission services. Mais son ambition à moyen terme serait de gérer un centre de profit. Et pour cela, il souhaiterait suivre un MBA par alternance dans les cinq ans à venir pour se perfectionner dans la finance et la gestion de l'entreprise.

Chantal Urvoy