De la plaine au sommet
Nicolas Fillon, 42 ans, vient d'accéder à la présidence du directoire chez De Sangosse, après avoir débuté sa carrière comme technico-commercial d'une coop poitevine.
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« Avec le prénom du président de la République et le nom de notre premier ministre, je ne me fais pas de souci pour ma succession », ironisait en juillet dernier, André Samier, alors PDG du groupe De Sangosse, lors de la présentation à ses clients et partenaires du nouveau président du directoire de la société. Nicolas Fillon, le bien nommé, accède ainsi à 42 ans à la tête d'une firme de l'agrofourniture.
Vingt ans plus tôt, il arpentait les terres poitevines dans ses bottes de technico-commercial. BTS gestion en poche, rien ne le prédisposait au secteur agricole, si ce n'est ses racines et son intérêt pour l'agronomie. « Jusqu'à 20 ans, mes principales préoccupations étaient sportives, la voile surtout, reconnaît aisément Nicolas Fillon. Il me fallait prendre des dispositions plus sérieuses, c'est pourquoi j'ai intégré la coopérative Terre de Vienne quand l'occasion s'est présentée. »
Management et défis
L'expérience a été plus que fructueuse et l'intéressé parle d'un véritable « déclic ». On lui confie très rapidement des challenges liés à l'implantation de la coop dans une nouvelle zone et Nicolas Fillon avoue que cela lui a « forgé le caractère ». Il n'en fallait pas moins pour lui donner le goût du management, lui qui - sportif dans l'âme - avait déjà celui de relever des défis.
1992 est un virage décisif dans sa carrière. La coop va lui confier les rênes d'une de ses quatre régions : il crée, structure, dirige à une époque où l'évolution de la politique agricole pousse aux changements dans les métiers de la distribution agricole. « Dépasser le stade du simple conseil technique pour mieux appréhender les solutions globales avec une notion de compétitivité : voilà qui me correspondait encore mieux », estime Nicolas Fillon. Au moment où il dirige une trentaine de personnes, il quitte pourtant la coop en 1996, mais pour des raisons très personnelles et familiales qui le poussent plus au sud.
Marathon, parapente et alpinisme
L'arrivée chez De Sangosse est alors le fruit d'opportunités où le sport n'est pas étranger. C'est en effet au marathon de Rome qu'il rencontre les dirigeants de l'époque et qu'il se sent vite attiré par la philosophie de cette entreprise. « J'ai tout de suite adhéré aux valeurs de De Sangosse qui sont aussi les miennes. » L'esprit d'équipe, le respect des hommes, les challenges difficiles : voilà de quoi ravir Nicolas Fillon qui gravit les échelons de l'entreprise avec la ténacité et la passion du sportif qu'il est : l'endurance du coureur de fond, l'envie d'atteindre les sommets de l'alpiniste et le désir de s'élever du parapentiste. Ainsi Nicolas Fillon accède-t-il en six ans au poste de directeur commercial de la firme. Peu après, il s'implique dans l'ouverture à l'international de De Sangosse tout en se formant un peu plus au commerce et aux méthodes de management. Il obtient un Master HEC Paris à l'Ecole supérieure de commerce de Toulouse. Là encore, du grand sport !
Aujourd'hui à la tête de De Sangosse, Nicolas Fillon reconnaît ne pas s'imaginer à ce poste dans un autre secteur : « Je suis très fier de participer à la chaîne de production agricole, de faire des choses utiles. » Il affirme aussi n'être « qu'un des animateurs de l'esprit collectif de De Sangosse ». Et quand on lui demande jusqu'où ce fan des hauteurs va s'envoler, il répond que les meilleures décisions ne peuvent être prises qu'en restant au plus près du terrain où il passe la majeure partie de son temps.
Laurent Caillaud
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