Du porc au photovoltaïque
Guy Gentil, 45 ans, a pris en main le dossier énergie solaire de la coopérative, après une carrière au groupement porcs d'Agralys.
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Rester au bureau n'a jamais été son « truc ». Rien d'étonnant donc que Guy Gentil ait passé tout son début de carrière les pieds dans les bottes, comme technicien porcs chez Coopcan (aujourd'hui Agrial), puis au Dunois (aujourd'hui Agralys). En 1998, alors qu'il est passé responsable du groupement trois ans plus tôt, il vit un premier changement de périmètre avec la création de l'union Agralys, entre le Dunois et Ligéa. Sans conséquences pour lui. En 2003, en revanche, son petit groupement fusionne avec celui, nettement plus grand, de la voisine Union Set. Ecarté comme directeur de la nouvelle structure, il choisit d'attendre son heure et accepte des missions techniques. Puis, il finit par retourner sur le terrain. Fin 2007, il décide de se réorienter et effectue un bilan de compétences. « Les conclusions insistaient sur mon goût du terrain et ma volonté de créer, de construire. » A ce stade, précisons que Guy Gentil est né avec un marteau à la main. « J'ai tout refait chez moi sauf la plomberie, je suis très manuel », indique-t-il. A la fin de son bilan de compétences, il envisage de créer une entreprise dans le bâtiment et l'énergie.
Electricité solaire à la ferme
Mais Agralys lui propose de rejoindre son service diversification tourné à l'époque sur la mobilisation de la ressource en paille pour approvisionner plusieurs projets. Il accepte et intègre ses nouvelles fonctions en août 2008. Rapidement, comme les projets biomasse piétinent, il suggère au groupe de se pencher sur le solaire photovoltaïque. « Cette diversification ne demande pas de mains-d'oeuvre et les bâtiments de la région offrent des opportunités intéressantes de part leurs pentes et leurs surfaces », explique-t-il.
Par ailleurs, une enquête auprès des adhérents a révélé que 60 % d'entre eux étaient intéressés par la production d'électricité renouvelable dont 80 % à partir de panneaux photovoltaïques. Mais sur un tel dossier, quel peut être le rôle d'un groupe comme Agralys qui, à la différence des coopératives des régions d'élevage, ne possède pas de bureau d'études bâtiments ? « Nous avions un rôle à jouer dans la sélection d'un installateur, car ce choix est compliqué pour l'agriculteur », décrit Guy Gentil. La société choisie, Solewa, répond à différents critères : proximité (elle se situe dans la Sarthe), pérennité (25 personnes en pose, pas de sous-traitance), bon rapport qualité/prix sur du panneau allemand.
Que des projets rentables
Le rôle de Guy Gentil est de réaliser une étude de faisabilité chez les adhérents intéressés : hangar adapté ou pas, charpente à rectifier ou pas, prise de cotes, orientation, pente, intensité solaire du lieu, rentabilité potentielle. « Nous ne devons monter que des projets rentables avec des adhérents satisfaits, il est hors de question de risquer de perdre des centaines d'hectares en appros et céréales à cause d'une expérience malheureuse. » Son poste est financé par la commission versée par Solewa sur les panneaux. « Il nous suffit d'une trentaine de réalisations pour que l'activité soit rentable et j'ai déjà quaranre-six projets en quatre mois », se réjouit le technicien.
Cependant, il reste lucide : « Comme le tarif d'achat de l'électricité va baisser fin 2010, les agriculteurs se dépêchent de monter des projets. » Pour l'avenir, Guy Gentil est persuadé que l'activité restera rentable grâce à la baisse des prix des panneaux et à l'amélioration de leur rendement. De nouvelles pistes sont à explorer comme l'énergie éolienne.
Juliette Talpin
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