Voyager forme la jeunesse
Après quinze années tournées vers l'international, entre Europe de l'Est, Asie et Paris,Pierre Begoc, 36 ans, fait son entrée dans la coopération en rejoignant Désialis.
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Aseulement 36 ans, Pierre Begoc a vu du pays. Originaire de la pointe bretonne, il n'a cessé, au début de sa carrière, de mettre le cap vers l'Est. « Quand on vient du Finistère, on ne peut aller que dans une seule direction », plaisante-t-il. Attiré depuis toujours par l'étranger, il souhaitait s'ouvrir à d'autres façons de penser, d'autres systèmes, et se forger sa propre opinion. Avec un premier poste en VIE de direction d'une ferme laitière au Kazakhstan, un ancien kolkhoze, la voie est ouverte. « Cette ferme de 800 vaches laitières et 800 ha venait d'être achetée par Lactalis, nous étions la première équipe française sur place, explique-t-il. L'objectif était d'améliorer un système de production laitière issu du communisme qui tirait la langue, d'en faire un modèle facilement duplicable. »
Transmettre le savoir-faire
De là, il a commencé à dérouler le fil conducteur de sa carrière : « C'est la transmission de connaissances qui m'intéresse, confie-t-il. En France, on a un vrai savoir-faire, on l'oublie. » Après le Kazakhstan, où il a aussi occupé une fonction au service collecte, cap sur l'Ukraine, à Pavlograd, « une ville fermée, qui avant ne figurait pas sur les cartes, car des engins spatiaux y étaient fabriqués ». Il était en charge de l'approvisionnement en lait, l'achat et la contractualisation avec les producteurs. « À la chute du communisme, la sinistrose s'est installée dans les campagnes, on a relevé les cultures, mais cela reste compliqué pour l'élevage, analyse-t-il. En Ukraine, le pouvoir est faible, très changeant, contrairement à la Russie où Poutine apporte un cadre depuis vingt ans. » En rejoignant Agritel en 2009, il s'est orienté vers la prospective et l'analyse de marchés. « Agritel lançait sa croissance externe et créait un bureau à Kiev pour accompagner les investisseurs français qui voulaient comprendre le marché ukrainien et apporter de l'expertise aux opérateurs locaux. » En 2013, nouveau départ en Chine où il a pris la tête du bureau de représentation nouvellement créé, tout en gardant un oeil sur la mer Noire. « Mais il est difficile de vendre des services de conseil en Chine », déplore-t-il. Après deux ans, on lui propose de reprendre la stratégie internationale d'Agritel. De retour à Paris, il a participé au lancement d'un «Crop Tour» européen pour « valider sur le terrain le potentiel de récolte en blé » et initié le Paris Grain Day afin « d'apporter une expertise internationale aux décideurs européens ».
Au fil des années, il a rencontré à plusieurs reprises Désialis, groupe coopératif de produits déshydratés. Il en est récemment devenu le directeur général adjoint, garant de la direction opérationnelle et en charge de la stratégie en accord avec le président et le conseil d'administration. Un dernier poste qui peut surprendre, mais qui a tout son sens pour Pierre Begoc. « C'était logique pour moi d'évoluer dans ma carrière vers un retour aux sources. » Tout comme Désialis, « il a la fibre éleveur ». Fils et petit-fils d'éleveurs laitiers, il souhaitait se rapprocher de la production agricole : « J'avais la conviction qu'il y avait chez Désialis tout pour être heureux, ils ont la volonté d'accompagner l'agriculteur, pour moi ça raisonne. » Et pour lui aucun doute : « Les voyages forment la jeunesse, mes expériences, à décortiquer d'autres modèles de production, m'ont permis de me rendre compte de la chance que j'ai d'être français. La France fait de belles choses et a un vrai savoir-faire qu'il faut défendre à l'international. Désialis en est pour moi un très bon ambassadeur. »
Lucie Petit
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