Login

Capitaine à quai

Joël Ratel en 9 dates1968 Naissanceà Saint-Pol-sur-Ternoise (Pas-de-Calais)1987 Bac D'1989 BTS Production végétale, à Tilloy-lès-Mofflaines (Arras)1990 Certificationde spécialisationen commerce1992 TC chez Houssin, négoce de céréalesdu groupe Unéal1994 TC à Unéal,région d'Arras2006 Directeurde région Unéal2012 Directeur général de Nord céréales à Dunkerque (Nord)2016-2017 Masterde management des entreprises à l'EssecB. CAILLIEZ

Joël Ratel, 49 ans, dirige depuis six ans la Sica Nord céréales, structure de servicestournée vers l'exportation et, depuis peu, vers l'importation. Une ouverture sur le monde.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

«Assurer les exportations d'une grande partie des céréales du nord de la France, c'est avant tout réceptionner les blés, orges et féveroles qui arrivent par péniche, train ou camion, gérer le stockage et organiser les expéditions vers les pays tiers, souligne Joël Ratel, à la tête depuis six ans de la Sica Nord céréales, filiale sur le port de Dunkerque de vingt-sept actionnaires, coops, négoces et exportateurs. Pour celui qui assure la direction, c'est faire en sorte que tout se passe bien, être en relation avec la direction du port, les clients et les banquiers, imaginer et étudier les nouveaux investissements, négocier avec les fournisseurs et faire du lobbying auprès des pays acheteurs. » Des missions très variées qui font que Joël Ratel s'est très vite passionné pour son travail. Il anime une équipe de trente personnes dont cinq cadres. Nord céréales fait aussi appel au personnel d'une entreprise de dockers. « Son gérant, Frédéric Barra m'a tout appris des métiers du monde maritime », reconnaît le directeur de la Sica.

Un background agricole

De son bureau, situé au milieu des silos, face aux quais, Joël Ratel peut suivre l'ensemble des activités et le chargement des bateaux de 25 000 à 100 000 t, les fameux « Capesize » que peu de ports peuvent accueillir. Il pourrait se sentir loin des agriculteurs au coeur de cette zone portuaire, entre les installations d'ArcelorMittal et d'Air Liquide, mais il assure qu'il n'en est rien. « En plus des exportateurs, je suis au téléphone au quotidien avec les coopératives et les négociants, ou avec le président de la Sica, Laurent Bué, qui vient sur place deux fois par semaine. »Depuis son enfance, Joël Ratel baigne dans le milieu agricole. Son père a effectué toute sa carrière à l'Avenir rural, une des coops à l'origine d'Unéal, et plusieurs de ses oncles étaient agriculteurs. Après un BTS Production végétale complété par un certificat en commerce, il a démarré comme TC chez Houssin, filiale négoce d'Unéal dans le Nord, avant d'entrer toujours comme TC chez Unéal dans le Pas-de-Calais. « Démarrer par le terrain m'a été très utile pour bien comprendre le monde agricole. » Il occupe ce poste pendant douze ans, avant d'être nommé directeur de la région Opale Canche Authie Ternois, d'Unéal. « Le fait que la région fonctionne comme un centre de profit a été très formateur. »

Donner les impulsions

Lorsqu'il a appris en 2012, que le directeur de la Sica Nord céréales quittait ses fonctions, il a postulé, quittant ainsi la coopération pour une entreprise tournée vers l'export. Parce qu'il connaît bien le monde agricole et qu'il a rencontré des acheteurs du monde entier, parfois chez eux, il a pu se rendre compte de l'écart entre la demande des clients, notamment africains, en matière de qualité des céréales, et la production chez les agriculteurs. Il a alors eu l'idée de lancer la « démarche qualité » signée par tous les actionnaires de la Sica, en juillet dernier. Il est aussi à l'initiative d'un autre gros chantier, celui d'engager Nord céréales dans l'importation de maïs, pellets de bois, soufre et bientôt engrais. « Exporter c'est bien, mais les années plus difficiles comme 2016 où les volumes sont passés de 3,2 à 1,2 Mt, il nous fallait trouver d'autres activités pour réduire nos coûts de fonctionnement. » C'est aussi en sachant donner de nouvelles impulsions pour garder le cap que l'on reconnaît un bon capitaine d'entreprise.

Blandine Cailliez

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement