L’amélioration continue au service de la prévention des risques
Si l’amélioration continue est essentielle pour veiller à une croissance saine et pérenne de l’entreprise, c’est une autre paire de manches que de susciter l’engagement des équipes autour de cette mission. Les trois coopératives céréalières de Lorraine témoignent.
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La démarche d’amélioration continue (AC) est essentielle aux entreprises qui souhaitent s’adapter rapidement à leur environnement en constante évolution, et accroître leur compétitivité en générant de meilleurs résultats. Laurent Legand, responsable santé-sécurité de la coopérative EMC2, définit cette approche comme « la mise en place d’un système dans lequel seraient engagées un maximum de personnes qui auraient pour mission, d’une part, d’identifier tous les points à améliorer et, d’autre part, d’assurer la résolution et le traitement de ses anomalies par la mise en place d’actions correctives ».
Bien que l’AC soit un processus commun aux entreprises, les exemples d’application ne restent pas moins diversifiés. À travers l’expérience de trois coopératives de l’est de la France, EMC2, la Cal et Lorca, quatre éléments essentiels à la bonne mise en place d’une telle démarche peuvent être identifiés.
1Lever les freins à la sécurité
Afin de pouvoir travailler sur la prévention des risques et la mise en place d’actions correctives avec et pour ses collaborateurs, le responsable QSE (qualité sécurité environnement) doit tout d’abord lever les freins à la sécurité. Pour cela, il est essentiel de mettre en évidence le sens des actions préventives et correctives mises en place, existantes pour le bien-être des salariés. Il faut alors déconstruire la croyance que « la sécurité est un frein qui empêche d’avancer ».
De plus, le responsable a tout intérêt à rappeler au salarié l’existence du droit à l’erreur et à préciser que sécurité ne rime pas toujours avec sanction. Ainsi, une atmosphère collaborative de confiance s’installe au sein de l’équipe, à travers une communication bienveillante. Christelle Kircher, responsable QSE de Lorca, rappelle qu’il faut « travailler en toute humilité, voilà l’essence même de l’AC. Nous avons toujours besoin d’apprendre des autres et avec eux. Il faut en permanence se remettre en question. »
Enfin, il ne faut pas oublier de féliciter les salariés pour les efforts réalisés, en s’appuyant concrètement sur des indicateurs de suivi (par exemple : taux de réalisation court, taux de retard faible).
2Combiner des méthodes diversifiées
Pour installer un processus d’AC, les méthodes sont multiples mais l’association de celles-ci permet de gagner plus durablement en performances. Pour Laurent Legand, l’AC revient à « mettre en place une organisation qui permet d’appliquer la roue de Deming ou méthode du PDCA (Plan-Do-Check-Act) ». Cela équivaut à faire remonter les anomalies rencontrées, rechercher les causes et les solutions adaptées, les mettre en place, suivre leur efficacité et généraliser la démarche pour la corriger par la suite, au besoin. Au sein de cette démarche globale s’intègrent des actions diverses qui permettent d’améliorer le volet sécurité des coopératives. Pour exemple, afin de faire remonter les anomalies terrains, Lorca réalise des visites d’observations préventives croisant le regard d’un expert métier avec celui d’un néophyte, afin de différencier les bonnes pratiques des comportements à risque et conditions dangereuses. Par la suite, pour dépasser les problèmes rencontrés, des groupes de travail se constituent pour réfléchir collégialement à des solutions.
En outre, pour mettre en application les actions émergeant des discussions collectives, les équipes peuvent être formées spécifiquement pour gagner en compétences.
3Être au plus proche du terrain
Instaurer des « relais sécurité », afin d’être au cœur de la partie terrain de l’entreprise, est une méthode essentielle pour veiller aux bons échanges d’informations. En effet, d’une part, le rôle de ces relais est de communiquer aux personnes de terrain les décisions prises en réunion stratégique. D’autre part, étant au cœur des métiers terrain, les relais peuvent « recueillir véritablement les informations et qu’elles ne soient pas cachées au responsable sécurité », comme l’explique Sébastien Mouroux, responsable sécurité à la Cal. Ainsi, essentiel trait d’union entre direction et terrain, le relais sécurité établit une relation de confiance entre les différents acteurs. C’est par sa communication à double sens (ascendante et descendante) que le relais terrain crée une relation transparente et génère un sentiment d’écoute au sein de son équipe, et entretient ainsi l’implication de celle-ci.
4Utiliser des outils collaboratifs
Pour que la sécurité soit correctement intégrée, ce sont tous les maillons de l’entreprise qu’il faut impliquer à la démarche d’AC : de la direction qui impulse la stratégie, aux managers qui supervisent les équipes, en passant par les responsables QSE qui mettent en place la démarche AC, et les techniciens qui l’appliquent. À cette fin, utiliser un logiciel collaboratif, auquel auraient accès tous les salariés de l’entreprise, permettrait de tous les rendre acteurs du processus d’AC. Par exemple, MyPerform, qui intéresse les trois coopératives lorraines, permet aux techniciens de déclarer dans l’outil les nouvelles anomalies découvertes, pendant que les responsables sécurité suivent en temps réel les indicateurs de l’avancée des actions correctives. Ce fil conducteur, permettant de décentraliser les actions à réaliser, confère également de l’autonomie à chacun, ce qui crée l’engagement des équipes.
Lise Andreux
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