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Nouveaux métiers, nouvelles compétences

Des opportunités d’évolution et d’emploi se présentent avec le déploiement du digital. Établir une feuille de route peut faciliter la tâche et permettre d’anticiper les besoins en nouveaux profils disputés sur le marché national.

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La liste des emplois sensibles va-t-elle s’allonger pour les coopératives et négoces, avec la digitalisation croissante ? La question peut se poser dans un contexte national de tension sur les nouveaux profils induits par l’ère du numérique. La synthèse des contributions au pacte productif, initiative gouvernementale, relève que 80 000 emplois ne sont pas pourvus dans l’économie numérique, chiffre qui devrait progresser. Et 50 % des emplois actuels sont susceptibles d’être transformés par le numérique dans les prochaines années. C’est pourquoi les grandes écoles de commerce, d’ingénieurs, y compris agricoles (lire p. 28-29), mettent les bouchées doubles pour développer de nouveaux cursus.

Dans cette course, comment se positionnent les entreprises du secteur ? La récente étude Digit’alim, orchestrée par l’observatoire des métiers du secteur alimentaire, dont fait partie Coop de France, apporte des éléments de compréhension et de réflexion (lire entretien p. 25).

De forts enjeux RH en informatique

Ainsi, les priorités en termes de montée en compétences concernent la gestion de la traçabilité, la communication digitale, l’e-commerce et la conception d’outils de pilotage et de suivi (infographie p. 24).

Au-delà de ces priorités, l’ensemble des métiers sont concernés par une ère du numérique omnipotente. Certains services sont structurellement touchés, à l’image du service informatique « qui doit faire face à un temps de changement très rapide, observe Hubert Dunant, directeur des grands projets et de la performance au groupe coopératif Axéréal. Nous avons des enjeux RH très forts pour le personnel informatique constitué de 40 personnes, dans un groupe qui va passer à 3 500 collaborateurs avec l’activité malt de Cargill ».

Web marketing et data chez Axéréal

Pour mieux s’organiser, Axéréal a entrepris de « rédiger une feuille de route digitale et data afin de planifier et tracer une courbe de progrès à 3-5 ans. Nous allons ainsi pouvoir observer comment cet outil vient en support de notre entreprise tout en préservant notre ADN. De là, nous allons tirer des déficits en certaines compétences et nous agirons en conséquence. » C’est ainsi que le lancement du site d’e-commerce, en juin dernier, a amené à faire monter en compétences des collaborateurs en interne, notamment sur le web marketing.

C’est aussi dans cet état d’esprit qu’Axéréal a recruté il y a plus d’un an un profil data scientist avec Guénolé Grignon (ci-contre), rattaché à la direction d’Hubert Dunant. Un métier qui ne faisait pas partie des priorités il y a cinq ans, et qui est considéré aujourd’hui comme « une ressource dont nous avons besoin durablement ».

Même si elle ne ressort pas dans le top des compétences prioritaires de l’étude Digit’ alim, l’analyse des données n’en reste pas moins une compétence transverse jugée porteuse de valeur. Ce besoin va-t-il se traduire par l’embauche d’un profil expert ou la formation de collaborateurs ?

Pour répondre à ce type de question, l’initiative de Marion Seiller-Souques, consultante, est intéressante. Elle a coconstruit avec un des organismes agricoles qu’elle accompagne dans sa transformation numérique, un audit de maturité digitale des salariés. « Cet audit permet de recenser les digital champions, qui pourront épauler leurs collègues, et de mesurer les différents niveaux de maturité des collaborateurs pour adapter au mieux le programme de formation », explique-t-elle.

Les évolutions de poste qui suivent peuvent être complétées par la venue de nouvelles compétences, tel un digital officer pour mener les projets digitaux, à l’image de Guillaume Ardillon chez Terrena (ci-contre) ou d’un analyste de données comme chez Axéréal. Renforcer la sécurité du système d’information, voire la cybersécurité, s’avère aussi nécessaire et a conduit Terres du Sud (p. 33) à étoffer son équipe « solutions digitales » de nouveaux profils.

Le TC peut se focaliser sur le conseil

Quant au TC déjà bien imprégné du digital, on estime, chez Unéal, que son métier ne sera pas foncièrement impacté (p. 34). L’outil numérique est surtout perçu comme un appui aux forces de ventes pour un conseil augmenté, à plus forte valeur ajoutée, ou un appui sur des achats pouvant s’affranchir du TC, comme le relate Hubert Dunant : « Le TC peut alors se concentrer sur la visite avec toute son expertise. » Même si certains peuvent se montrer frileux par appréhension de perdre du terrain face à l’agriculteur ou encore de l’autonomie avec la GRC. Des réflexions pointées par une thèse de l’Esa reprise dans un livre sorti en juin, sur les agriculteurs dans le mouvement de numérisation du monde, de la chaire mutation agricole.

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Le digital chamboule vos métiers

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