Rendre attractive la formation
Si la formation est reconnue essentielle par les jeunes eux-mêmes, son format doit leur donner envie de ne pas y déroger.
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Avec une pointe d’amertume, Jérémy Pettini, jeune administrateur EMC2, observe qu’il y a « beaucoup de demandes mais, au final, peu de monde pour venir en formation ». Il relate l’expérience de sa coopérative qui « propose des cessions sur le calcul des prix de revient auxquelles participent souvent les mêmes personnes alors qu’elles n’en ont pas forcément le plus l’utilité ». La question est de réussir à faire venir ceux « qui ont la tête dans le guidon et auraient besoin de ces suivis mais ne viennent pas les chercher ».
Et quand ils sont motivés pour sauter le pas, l’intention peut s’arrêter en route. Avec Marina Rigny, de Vivea, on découvre ainsi que la proportion d’inscrits ne se présentant pas à la formation peut monter à 30 %. « Les jours de beau temps, je sais que le taux sera élevé », dit-elle avec le sourire malgré tout. Ce taux, dit de « réfaction », s’ajoute à un taux d’annulation de 20 % des actions de formation, faute d’inscriptions.
Le coup de pouce du TC
Pourtant, le besoin est là, comme le confirme Sébastien Ballu, de la commission jeunes d’Agrial, qui intervient auprès de candidats à l’installation dans le cadre du PPP. « Quand je leur explique que nous sommes des chefs d’entreprise et leur parle de bilan de trésorerie et de business plan, ils sont étonnés. Ils s’installent demain et ils ne connaissent pas cela. C’est inquiétant. »
Alors comment donner envie à ces jeunes de se former et de tenir leur engagement ? Pour Benjamin Viguier, consultant formateur auprès de TC, une prise de conscience préalable est nécessaire, afin de « faire l’effort de se déplacer à une formation ». Cette prise de conscience peut passer par le technico-commercial qui, lui-même, doit être dans une posture positive.
De l’humour pour décomplexer
Sinon, des incitations sont mises en place. Chez EMC2, la formation est gratuite, mais un chèque de caution est demandé et retenu si le participant ne vient pas. Pour sa journée d’accueil des nouveaux installés, Agrial offre un bon d’achat de 200 €.
Autre piste : élaborer des formats de formation différents. Vivea travaille ainsi à des modules moins chronophages en présentiel, avec une partie de l’apprentissage sur internet : vidéos accompagnées de quiz, classes virtuelles… Certains le font dans leur tracteur. Du présentiel est toutefois assuré car les stagiaires aiment échanger.
D’autres ont pris le parti de le faire avec de l’allant et de l’humour, à l’image de Jean-Yves Deslandes, de Triskalia, pour ses formations économiques. « On peut tout à fait s’amuser en expliquant un bilan comptable. Je dis aux jeunes installés : “C’est la compta pour les nuls, expliquée par un nul, moi !” Ils sont alors tous décomplexés. » Une approche qui marche, puisque plus de 90 % des inscrits répondent à l’appel.
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