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La filière chanvre soutient Santé France cannabis

Après quelques années passées chez InVivo, qu’il a quitté fin 2020, Yves Christol s’est lancé dans le développement d’une filière cannabis médical en cofondant CanMed, puis l’association Santé France cannabis qu’il préside.

La nouvelle association Santé France cannabis, présidée par Yves Christol, reçoit le soutien du secteur chanvrier, dont la coop Interval, pour son projet d’accompagner le développement d’une filière française du cannabis médical.

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Depuis la semaine dernière, Yves Christol préside la nouvelle association Santé France cannabis, dont l’objectif est d’être un acteur et un interlocuteur privilégié des pouvoirs publics dans le développement de la toute nouvelle filière du cannabis médical, utilisé dans le traitement de la douleur ou de maladies spécifiques telles la sclérose en plaque ou la spasmophilie.

Cette association s’est constituée avec l’appui de la filière chanvre : ainsi, un de ses membres fondateurs est la coopérative Interval (Haute-Saône), une des cinq chanvrières françaises avec ses 2 000 ha de chanvre, et l’interprofession InterChanvre apporte son soutien également.

Une réglementation à venir

L’usage médical du cannabis est en passe d’être autorisé en France avec le lancement d’une expérimentation, en mars dernier, par l’Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM) et le ministère de la Santé, impliquant 3 000 patients testant des médicaments à base de CBD et de THC, deux des composants du cannabis. Ces produits sont à ce jour importés puisque leur fabrication n’est pas encore autorisée en France. Cependant, celle-ci devrait l’être dans un proche avenir avec un cadre réglementaire en cours d’élaboration.

Une production pilote sur deux ans

C’est justement dans cet objectif d’une production française que la structure dédiée au cannabis médical, CanMed, cofondée par Yves Christol et Arnaud Vésin, et cofondatrice de la nouvelle association, va lancer une production pilote de cannabis. Et ce, après l’obtention attendue prochainement d’une autorisation dérogatoire de l’ANSM pour travailler des plantes ayant une teneur en THC supérieure à la norme nationale de 0,2 % (appliquée aux variétés de chanvre qui est de la même famille que le cannabis).

« Nous aurons ensuite un peu moins de deux ans, c’est-à-dire le temps de l’expérimentation clinique, pour cultiver des plantes aux taux de CBD et de THC définis par l’ANSM, dans un laboratoire de R & D que nous allons monter avec Interval », relate Yves Christol.

Le savoir-faire d’Interval mis en œuvre

La coopérative Interval est en train de rechercher un site pour accueillir cette production qui ne peut se faire qu’en indoor avec une équipe spécifique et qui sera transformée par StaniPharm, partenaire pharmaceutique de la nouvelle filière. Seules les fleurs seront collectées, le reste de la plante étant appelé à être détruit à la demande du ministère de la Santé, en raison de sa forte teneur en THC.

« Interval nous apporte son savoir-faire chanvrier et ses connaissances du chanvre, très proche du cannabis, qui se différencie surtout par ses teneurs en CBD et en THC, ainsi que par la forme de ses feuilles. Cependant, pour les semences, nous sommes obligés de nous tourner vers l’international, en nous adressant à des bibliothèques de semences reconnues comme il en existe en Israël, aux Pays-Bas, en Amérique du Nord ou encore en Espagne. »

Double bénéfice pour le secteur chanvrier

De cette implication dans une telle filière hors champ, la filière chanvre peut en tirer un double bénéfice selon Yves Christol : « Le travail de sélection génétique que nous allons faire va lui profiter dans la mesure, notamment, où il sera bientôt autorisé de récolter les fleurs de chanvre cultivé en plein champ pour en extraire du CBD à usage cosmétique et, dans un second temps, à usage de complémentation alimentaire. D’autre part, cette nouvelle filière ajoute un débouché dans cette grande famille de plantes, en apportant une image forte de santé publique. »

Hélène Laurandel

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