Feux de séchoirs : du jamais-vu depuis quinze ans

« Sans que ces activités ne soient le principal secteur accidentogène pour les ICPE, l’année 2024 est marquée par l’enregistrement du plus grand nombre d’évènement de ces quinze dernières années impliquant des installations de stockage de céréales », rapporte le ministère de la Transition écologique dans son rapport annuel sur les installations classées.

Une situation conjoncturelle et des facteurs organisationnels

63 accidents ont été répertoriés, dont 39 concernent des séchoirs à grains d’organismes stockeurs. « Il s’agit essentiellement de feux de séchoirs, lors des trois derniers mois de l’année », précise le rapport. De fait, au vu des conditions météo, ils ont été très sollicités l’automne dernier pour le tournesol et le maïs. Une situation conjoncturelle donc, mais les auteurs pointent aussi des facteurs organisationnels, « régulièrement en cause, notamment l’absence d’adaptation de la conduite des séchoirs au taux d’humidité des grains, un défaut d’entretien ou encore un défaut de pilotage (organisation logistique, défaut de formation, absence de personnel lors du fonctionnement des machines, etc.) ».

La situation hors norme avait conduit le Barpi (Bureau d’analyse des risques et pollutions industriels, rattaché au ministère de la Transition écologique) à publier un flash Aria (Analyse, recherche et information sur les accidents) en décembre dernier. Il décrit différents incendies dans des coopératives et négoces (anonymisés), et rappelle les bonnes pratiques.

Départ de feu maîtrisé à la coopérative de Boisseaux

Dans le Loiret, la coopérative de Boisseaux a dû gérer, le 14 octobre dernier, un départ de feu dans un séchoir. « C’était pendant la période de séchage du tournesol, une culture difficile à sécher et qui s’écoule mal. On a dû avoir des points de stagnation, ayant entraîné des points de chauffe », témoigne Franck Hardouin, directeur de la coopérative. Heureusement, le départ de feu « a été très vite maîtrisé grâce au responsable de silo, qui a eu les bons réflexes au bon moment ». Résultat : pas d’embrasement, et des dégâts limités. L’incendie a été analysé en détail par le Barpi, et la fiche est disponible en ligne.