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Semences maïs Le marché fait de la résistance

Cette année, les épisodes caniculaires de l’été ont pesé sur les rendements des maïs. Ils atteindraient 87,5 q/ha en grain (- 8 q/ha par rapport à celui de 2024), selon Agreste au 1er septembre.

Le retour de balancier n’a pas eu lieu : la baisse du marché des semences de maïs est finalement restée contenue en 2025 après l’envolée de l’année dernière. Le trio de tête des semenciers est inchangé.

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«Le marché des semences de maïs a perdu un petit peu de terrain en 2025 mais pas autant qu’on l’avait imaginé », avance Carol Humeau, de LG semences. Les surfaces étaient en effet montées en flèche l’an dernier, notamment en grain, à cause des difficultés rencontrées pour implanter les céréales à paille à l’automne 2023. La campagne 2024-2025 s’est mieux déroulée pour les blés et les orges, si bien que les semenciers avaient anticipé un fort recul pour le maïs ce printemps. Si à mi-septembre, il était encore difficile d’avoir une vision claire du marché, la chute a finalement été contenue. « C’est plutôt une bonne surprise et la preuve que le maïs reste une culture sécurisante et rentable », considère Damien Marre, chez Pioneer.

Recul de 3-4 % en grain

Selon Agreste, le service statistique du ministère de l’Agriculture, les surfaces totales reculent de 1,7 % pour atteindre 2,8 Mha, hors production de semences, contre 2,85 Mha en 2024. Ce niveau reste relativement élevé par rapport à la moyenne des dernières années. Les semenciers annoncent, eux, une baisse de 3 % en moyenne (2,72 Mha). Le maïs ensilage est en recul à 1,21 Mha contre 1,28 Mha en 2024 (- 5 %), du fait de la baisse structurelle du nombre d’élevages et des stocks élevés en fourrages après deux années humides et de bons rendements. Le maïs grain se positionne à 1,54 Mha selon Agreste, contre 1,53 Mha en 2024, hors production de semences qui s’établit, elle, à 63 000 ha (64 000 ha en 2024). « Le Nord-Pas-de-Calais, par exemple, qui avait semé beaucoup de maïs grain l’an passé avec de bons résultats, a conservé ses surfaces en 2025 », note Laurent Loncle, chez Advanta.

Mais les chiffres des semenciers divergent. Ils tablent plutôt sur une baisse moyenne de 3 à 4 % en maïs grain et de 1 à 2 % en fourrage. « Nous observons quelques changements de précocité en grain, souligne par ailleurs Rémy Merceron, de KWS. Les variétés demi-précoces, semées majoritairement dans le Grand Ouest, voient leurs surfaces diminuer car c’est le segment qui avait le plus augmenté en 2024. Il y a donc un réajustement automatique cette année sur ce marché-là. »

2026 : au mieux une stabilité

Pour 2026, les semenciers anticipent une stabilité, voire une baisse de la sole, notamment en maïs grain. Les cultures de printemps ont été récoltées précocement en raison de la sécheresse qui a accéléré leur cycle. Les semis de blé et d’orge devraient donc se dérouler correctement, sauf incident climatique cet automne. Par ailleurs, les maïs ont souffert du sec, notamment dans le Centre-Ouest sur les parcelles non irriguées, avec à la clé des rendements décevants. Dans ce contexte, certains agriculteurs pourraient hésiter à réimplanter du maïs, d’autant que les cours actuels restent peu attractifs.

Le maïs fourrage pourrait, lui, se stabiliser l’an prochain, porté par la baisse des stocks liée à des rendements fourrages pénalisés par le sec. « On devrait enregistrer en moyenne au moins une tonne de moins que l’an dernier, même s’il y a de belles parcelles », anticipe Laurent Loncle. Le recul structurel du nombre de troupeaux devrait compenser cet effet de baisse des stocks.

L’écart Pioneer-Dekalb se resserre

Du côté des entreprises, Pioneer reste leader du classement malgré un léger recul, avec encore plus de 20 % de part de marché « Nous avons commercialisé plus d’un million de doses pour la deuxième année consécutive », se félicite Damien Marre. Bayer-Dekalb se maintient à la deuxième place, avec une part de marché qui grimpe à plus de 18 % contre 17 % en 2024. « Nos bons résultats s’expliquent par la richesse de notre portefeuille, les bons résultats des nouveautés et la consolidation de notre offre en grain précoce, un segment où nous étions un peu moins présents chez les clients », analyse Pauline Boussin-Fort. Le semencier souhaite pour 2026 progresser sur le créneau des tardifs G5 « grâce à de nouvelles variétés très performantes ». KWS annonce de son côté une part de marché en croissance, à 11 % (10,3 % en 2024), impulsée par ses variétés de maïs grain et une bonne conquête du marché demi-précoce où il était peu présent (bonne entrée de KWS Artesio). Le semencier maintient aussi un très haut niveau en grain très précoce (40 % de PDM). « 2026 sera la première année où nous allons fournir une offre complète sur le marché français, du segment très précoce au segment tardif avec lequel nous étions absents jusqu’à maintenant », commente Rémy Merceron.

LG semences a de son côté légèrement reculé entre 9,5 et 10 % du marché. La firme met notamment en avant sa gamme performante par rapport au stress hydrique et son outil Geostar lui permettant d’anticiper les performances des produits grain et de bien les positionner, y compris dans les conditions difficiles. Advanta conserve ses parts de marché en fourrage (15 %), mais recule en grain avec sa gamme de variétés très précoces. Lidea baisse à 7 % tandis que Semences de France se maintient à 6,5 %, avec une bonne croissance en grain grâce aux dernières inscriptions. « Cela rééquilibre notre gamme qui était auparavant davantage tournée vers le fourrage, note Fabrice Chevalier. Nous sommes désormais le sixième intervenant en grain et le cinquième en fourrage. » RAGT semences dépasse cette année les 6 %, avec une bonne croissance des variétés grains, notamment RGT Dexter et RGT Cheerful. Viennent ensuite Mas Seeds (3 %), Brevant (2,5-3 %), CS Pro (2,5 %), Syngenta (2,3 %), Cérience, Energy Seeds et Saatbau.

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