Dominique Chargé (LCA) maintient : « L’avenir de notre mouvement est davantage dans le conseil »

Fin 2017, Michel Prugue, alors président de Coop de France, indiquait : « Nous ne nous séparerons jamais du conseil car il est constitutif de notre raison d’être. » Deux ans plus tard, les positions ont finalement changé, les annonces des AG de fin d’année montrent que la vente est souvent préférée.

« Six mois de report, cela me semble raisonnable »

Interpellé par nos soins sur cette dichotomie, Dominique Chargé, président de La Coopération agricole, a répondu : « Chaque coopérative prend sa décision en son âme et conscience. Le retard pris [sur les règles du jeu] est un vrai handicap pour faciliter des prises de décisions sécurisées. Je reste persuadé que l’avenir de notre mouvement est plus dans le conseil que dans la vente, mais il y a sans doute des raisons objectives pour lesquelles certaines coopératives ont choisi la vente. Ce qui ne veut pas dire qu’elles ne choisiront pas à terme le conseil. »

Concernant le calendrier, Dominique Chargé a reconnu ne toujours pas avoir de visibilité et a justifié sa demande de report de mise en application au ministre de l’Agriculture : « J’ai demandé six mois car cela me semble raisonnable pour tout le monde. » D’ailleurs, lors de la conférence de presse de présentation du Sia 2020 cette semaine, Didier Guillaume a signalé que ce report n’était pas à l’ordre du jour mais, en même temps, que cette option pouvait être envisageable…

« Réindividualisation » des pratiques agricoles

Dominique Chargé est revenu également sur la « nécessité de rénover » le métier de conseiller : « Nous sommes dans un processus de déstandardisation et de réindividualisation des pratiques agricoles. C’est important de donner plus de place à des interprétations individualisées, d’être dans une approche commerciale standard moins forte. »

C’est d’ailleurs un aspect qui revient dans la nouvelle signature du mouvement La Coopération agricole, ‘Construisons en commun l’avenir de chacun’. « Les jeunes agriculteurs souhaitent davantage des réponses individualisées », assure le président de LCA. Un des axes prioritaires de La Coopération agricole est d’ailleurs d’assurer le renouvellement des jeunes générations et de favoriser le choix coopératif.

« Il faut qu’un jeune installé puisse trouver le conseiller qui lui permette de prendre une place valorisante et pérenne sur les marchés. C’est le nouveau rôle des coopératives : orienter, organiser, planifier la production. » Tout en balayant toute idée d’intégration.