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52 % des sols ne sont pas en bonne santé

Selon le premier baromètre de Genesis, 73 % des terres arables sont dans un état moyen dégradé ou critique.

Genesis, spécialiste de la restauration des sols, a dévoilé, jeudi 27 mars, son premier baromètre de santé des sols en France. Les résultats sont au mieux « contrastés », au pire « inquiétants », notamment en vigne et grandes cultures.

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Genesis, entreprise spécialisée dans la préservation et la restauration des sols, a publié, jeudi 27 mars, le premier baromètre de santé des sols en France, établi sur la base de 5 500 points de données liées à des analyses réalisées sur les trente premiers centimètres. Pour chaque échantillon, les paramètres physico-chimiques et biologiques, incluant notamment le carbone organique et ses formes, les contaminants métalliques, et la biologie du sol, sont mesurés selon des méthodologies standardisées.

Créée en 2019, Genesis travaille avec des entreprises, comme Axéréal, pour leur fournir un diagnostic normalisé, mesurer la résilience de leurs chaînes d’approvisionnement et déployer des pratiques prouvées comme durables.

17 % des sols en dégradation avancée ou critique

Ces premiers résultats révèlent que 48 % des sols français analysés sont en bonne santé et résilients, c’est-à-dire capables, en cas de perturbations induites par la météo ou la mise en œuvre de pratiques agricoles inadaptées, d’assurer leurs différentes fonctions (habitat pour la biodiversité, fourniture de nutriments, rétention de l’eau…).

35 % sont en état moyen, signe d’une dégradation encore modérée, nécessitant des changements de pratiques et des mesures de préservation. Enfin, 15 % présentent déjà des signes de dégradation avancée et 2 % sont en état critique. « Pour ces deux derniers groupes, les capacités à assurer les fonctions essentielles sont clairement en péril, et il est urgent de changer la façon dont ils sont exploités », commente Genesis.

« 52 % de nos sols ne sont pas en bonne santé, appuie Quentin Sannié, président de Genesis. Or la santé des sols est un enjeu majeur pour notre sécurité alimentaire et notre résilience face aux changements climatiques. Les résultats sont inquiétants et illustrent qu’il est temps de généraliser les diagnostics de santé des sols comme nous le faisons pour l’eau ou l’air. Il n’y aura pas de progrès sans mesure, sans connaissance. »

Grand écart entre la Lorraine et la Bourgogne

Des disparités apparaissent néanmoins entre les usages. Deux tiers des sols forestiers et de prairies sont diagnostiqués comme en bonne santé, comme en Lorraine, dans le Jura ou dans le Massif central. En revanche, seulement 27 % des terres arables françaises sont en bonne santé, « mettant en péril à terme les rendements agricoles et la capacité de ces sols à résister aux stress climatiques ».

Carte de France de la santé des sols selon Genesis.

45 % sont dans un état moyen et 26 % en état dégradé, comme c’est le cas dans le Bassin parisien et le Sud-Ouest. Enfin, moins de 10 % des sols viticoles diagnostiqués affichent un état sain, un constat préoccupant pour les régions viticoles françaises, comme la Bourgogne viticole, qui « affiche des scores alarmants ».

Ceci dit, de fortes disparités sont à signaler au sein d’un même usage des sols agricoles. Elles sont liées à des pratiques agricoles très différentes. « Pour chaque type d’usage, il existe des sols en bonne santé, insiste Genesis. Grâce à l’étude des parcelles concernées, il est possible d’identifier des pratiques meilleures. »

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