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Empreinte by Saipol, une nouvelle offre bas carbone

L'ambition du programme Empreinte by Saipol est de commercialiser 1 Mt/an de colza et de tournesol.à horizon 2030, soit environ un tiers du volume annuel trituré par Saipol (ici photo de l'usine du Mériot dans l'Aube).

Dès la récolte 2025, le nouveau programme Empreinte by Saipol commercialise son offre bas GES qui est amenée à s’étendre. L’union Cérévia, déjà engagée dans la décarbonation de ses filières, est un partenaire privilégié.

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«Le programme Empreinte by Saipol répond à une demande de nos clients. Il permet de décarboner les produits aval grâce aux pratiques agricoles bas GES amont, explique Loïc Godnair, responsable du sourcing de graines durables chez Saipol. Il représente ainsi un levier de décarbonation et de durabilité pour nos clients, ainsi qu’un levier de rémunération pour les agriculteurs via les organismes stockeurs. »

Empreinte by Saipol est la suite logique du travail mené avec l’outil de traçabilité OleoZe développé sur les biocarburants depuis 2020 pour calculer les baisses d’émissions de CO2 engendrées par les changements de pratiques et rémunérer ainsi l’amont agricole. « Depuis 2020, près de 900 000 t de colza et de tournesol ont été commercialisées pour produire des biocarburants premium (à haute réduction de GES) avec une valeur additionnelle au prix de la graine pour l’amont agricole de 25 M€ », précise Loïc Godnair, soit un bonus GES moyen de 28 €/t reversés aux OS.

Loïc Godnair, responsable du sourcing de graines durables chez Saipol. (© Saipol)

Rémunération « incitative »

Empreinte by Saipol se base sur cette expertise OleoZe, notamment en traçabilité des données, et va plus loin. « On va chercher à valoriser des pratiques au-delà de celles seulement liées à la culture du colza et du tournesol », souligne-t-il. Outre les pratiques déjà valorisées au sein d’OleoZe qui favorisent le stockage du carbone dans le sol telles que les couverts végétaux, la réduction du travail du sol et le recours à des engrais organiques, des pratiques à l’échelle de la rotation et même de l’exploitation sont valorisées.

« Empreinte by Saipol rémunère également les mesures prises en faveur de la biodiversité, du sol, de la qualité de l’eau, telles que l’implantation de haies ou de bandes enherbées, la réduction des IFT, l’allongement des rotations… Nous souhaitons accompagner la transition agricole en embarquant les agriculteurs vers de nouvelles pratiques afin d’apporter une nouvelle opportunité de rémunération. » Même s’il est trop tôt pour communiquer sur le niveau de cette rémunération, Loïc Godnair précise qu’elle sera « incitative afin d’embarquer le plus possible d’agriculteurs ».

Marchés émergents

Concernant les produits commercialisés par Empreinte by Saipol, ils englobent tous les débouchés du triturateur : biocarburants, huile alimentaire, tourteaux et les coproduits tels que la glycérine destinée au marché de la cosmétique. « Nos clients ont besoin de prouver la décarbonation amont de leurs activités et cela passe par celle de leurs matières premières. Le programme Empreinte by Saipol propose une offre à de nouveaux secteurs en quête de solutions concrètes pour réduire leur empreinte carbone. »

Mais, hormis en biocarburant où le bas GES est réglementé, les marchés bas GES sur les autres produits sont en construction et doivent être amorcés. « Nous sommes encore en phase de mise en place de ces marchés et nous devons faire preuve de beaucoup de pédagogie auprès de nos clients. C’est un sujet nouveau, et Saipol doit être méticuleux et rigoureux. Nous mettons en avant notre expertise via les 900 000 t de colza et tournesol déjà valorisées par OleoZe, ainsi que notre maîtrise de la gestion des données. Pour le client final, le surcoût lié à l’approvisionnement en matières premières bas GES est encore difficile à mettre en œuvre. »

1 Mt d’ici à 2030

En attendant que le marché se développe, Avril, dont Saipol est une filiale, accompagne ce démarrage de programme qui s’inscrit dans son ADN, « créer de la valeur pour la redistribuer à l’amont agricole et servir la terre », rappelle Loïc Godnair. En soulignant que Saipol va « acheter des graines dès la récolte 2025 sans encore de débouchés réellement concrétisés ». Mais pour Saipol, l’engagement est réel avec une ambition de commercialiser, via ce programme, 1 Mt/an à l’horizon 2030, dont environ 70 à 75 % de colza et 25 à 30 % de tournesol. « 1 Mt représente environ un tiers du volume annuel trituré par Saipol, c’est donc un gros engagement », appuie le responsable du sourcing de graines durables.

Pour y parvenir, Saipol se tourne vers les OS les « plus matures » en termes de décarbonation, mais aussi en termes de transmission et traitement des données. « Ce deuxième volet n’est pas à sous-estimer car c’est le point de départ de la fiabilité de notre démarche. La méthodologie et l’outil de calcul doivent être robustes pour tracer les pratiques de réduction d’émissions de carbone et de séquestration dans le sol. » Un engagement de trois ans lie Saipol aux OS tels que Cérévia. « C’est une démarche volontariste, confirme Alain Caekaert, DG de Cérévia, l’union de commercialisation qui regroupe Dijon céréales, Bourgogne du Sud, Terre comtoise et Oxyane. Le marché émerge à peine mais il faut y croire et accompagner les agriculteurs vers ces nouvelles pratiques. » C’est ce que fait Cérévia, notamment à travers ses engagements bas carbone à l’échelle du système d’exploitation via son programme Vert by Cérévia (lire ci-dessous). Saipol est également en discussion avec divers OS à travers le territoire. « La progression des partenaires, tant en nombre qu’en volume, se fera proportionnellement à la maturité du marché et à la croissance des demandes clients, » précise Loïc Godnair.

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