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Retour à la rentabilité pour Unéal

Armel Lesaffre, président du groupe Advitam, et Olivier Athimon, directeur général, lundi 8 décembre, à la veille de l'assemblée générale.

Malgré un contexte compliqué en 2024-2025, le groupe Advitam a réussi à retrouver de la rentabilité, et sa coopérative Unéal réalise une bonne performance. Le groupe continue de déployer son projet Advitam 2030, en investissant dans son pôle agricole et en cédant les activités peu rentables.

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Avec une récolte en chute de 30 % en 2024 (1,7 Mt), le chiffre d’affaires du groupe Advitam recule à 1,44 Md€ pour l’exercice clos au 30 juin 2025, contre 1,65 Md€ en 2023-2024. En revanche, l’Ebitda progresse de 8 %, à 47,2 M€, grâce à une bonne dynamique commerciale de la coopérative Unéal et du négoce Ternoveo, et à une maîtrise des charges.

Par ailleurs, le résultat net du groupe redevient positif, à 1,9 M€ contre -18,3 M€ la campagne précédente, du fait notamment de la poursuite du désendettement. « Nous sommes fiers de ces résultats », a indiqué Olivier Athimon, directeur général du groupe Advitam, lors d’une conférence de presse, lundi 8 décembre, à Saint-Laurent-Blangy (Pas-de-Calais), en amont de l’assemblée générale qui s’est tenue le lendemain. « C’est une vraie satisfaction d’avoir réussi à créer de la valeur dans ce contexte de faible récolte en 2024. »

Ce retour à la rentabilité du groupe intervient un an après le lancement du projet Advitam 2030 orienté majoritairement vers le pôle agricole, ce qui montre que « les premiers déploiements de ce projet se sont plutôt bien passés et la trajectoire nous paraît bonne », analyse-t-il.

Un mix marché qui évolue

Dans le détail, « la coopérative Unéal réalise une bonne performance et confirme sa solidité », se félicite également le DG. La collecte de céréales s’est réduite à 1 Mt, avec une qualité dégradée, dont 100 000 t de maïs, soit une hausse de 40 % (maïs humide). Unéal affiche ainsi un Ebitda de 19 M€ (18,6 M€ en 2023-2024) et un résultat net de 6,4 M€ (contre 5,1 M€ l’an dernier). La moitié a été redistribuée aux adhérents.

« En dépit du contexte climatique et des tensions sur les marchés, la coopérative est parvenue à sécuriser la production en assurant la mise aux normes des lots de céréales à la suite d’une moisson complexe », indique Unéal. Elle a dû aussi exploiter de nouveaux débouchés pour pallier la faible demande internationale. Le grand export est passé de 40 à 30 % des ventes du fait d’un plus faible volume de collecte. Le contexte géopolitique est aussi compliqué, avec la disparition de l’Algérie comme premier client.

« Nous sommes allés chercher 25 % de débouchés dans les Hauts-de-France au travers de clients industriels (Roquette, Tereos, Malteurop, Nestlé Purina…), indique Olivier Athimon. Notre mix marché a ainsi un peu évolué avec moins de grand export et plus de clients en France, au Benelux et en Allemagne. » La coopérative s’est dotée en juin dernier d’un nouveau silo de stockage à Gondecourt (Nord).

Pour Armel Lesaffre, président du groupe Advitam et d’Unéal, ce « résultat résilient vient aussi du fait que la coopérative est diversifiée. Le secteur des appros a ainsi performé avec un focus de plus en plus fort sur la préservation des sols. »

Campagne record en productions animales

Côté productions animales, la coopérative a réalisé une campagne record en production d’aliments composés (253 000 t, + 7 % par rapport à 2023-2024). Unéal a par ailleurs lancé un fonds de développement de 1M€ en faveur de la modernisation des élevages laitiers.

De son côté, Ternoveo retrouve des couleurs avec 12,4 M€ d’Ebitda contre 8,7 M€ l’an dernier en raison d’un accident de trading. Le négoce a rejoint il y a un an et demi l’union de commercialisation Ceremis, aux côtés d’Unéal, pour une meilleure mutualisation. Il bénéficie par ailleurs de capacités de stockage de 80 000 t à Eppeville (Somme).

Pôle machinisme en retrait

En revanche, le pôle machinisme demeure en retrait avec un Ebitda à 5,5 M€ en 2024-2025 (8,7 M€ la campagne précédente), du fait du recul du marché du tracteur et du déstockage de matériel agricole. Unéal a décidé de se séparer en novembre dernier du réseau Mapp (matériel de jardin et d’entretien paysager) face au manque de synergie avec l’activité machinisme. Cette activité, achetée il y a cinq ans (20 M€ de chiffre d’affaires, 5 magasins), pesait sur les comptes du groupe et a été reprise en novembre dernier par Jardin Loisirs, dans le cadre du plan de recentrage d’Advitam vers les activités agricoles.

Le marché de l’occasion reste toutefois sur une bonne dynamique. Par ailleurs, « l’essor de cultures industrielles sur le territoire entraîne une hausse de la demande en équipements, qui a permis à nos concessions de tirer leur épingle du jeu », constate Unéal. Enfin, avec 80 % de part de marché dans les Hauts-de-France, Verhaeghe Irrigation poursuit son développement sur ce marché stratégique.

Des questions autour de Jardiland

Le pôle de la distribution verte progresse, générant un Ebitda de 5,4 M€ contre 2,6 M€ en 2023-2024, grâce à des conditions météo favorables au printemps 2025 et à une optimisation du réseau, avec la cession de 4 Gamm vert déficitaires (sur 100 magasins) et de 4 magasins Prise Direct’.

« Nous avons encore du travail sur la jardinerie, car le marché du retail est assez compliqué, considère Olivier Athimon. Notre satisfaction est que nos Gamm vert ont retrouvé de la rentabilité. Par contre, ce n’est pas le cas de Jardiland. Nous voyons bien que les gros magasins de périphérie urbaine souffrent et Jardiland pose un certain nombre de questions demain. Cette activité n’est pas réellement en lien avec l’agriculture et nous réfléchissons à rendre notre pôle de distribution verte plus vertueux. »

Efforts sur la formation des TC

C’est au travers de sa nouvelle direction de la transformation créée dans le cadre du projet Advitam 2030 que le groupe coopératif entend poursuivre ses efforts d’optimisation. « Ces derniers vont se concentrer sur les activités de diversification, afin d’en améliorer la rentabilité et pérenniser la dynamique engagée. »

Du côté du pôle agriculture, le groupe mène des investissements sur la connaissance de ses marchés et de ses adhérents à travers la data, ainsi que sur la recherche agronomique, le recrutement et la formation de TC pour assurer l’accompagnement technique des agriculteurs, notamment avec l’arrivée du biocontrôle et des biostimulants, ainsi que de l’intelligence artificielle.

« En cédant des activités peu rentables, nous investissons sur ce qui marche, développe Olivier Athimon. Les opportunités de développement de nos performances en agriculture sont de vrais atouts sur lesquels nous misons. Le groupe investit 25 à 26 M€ par an et nous devons être capables de faire plus. Notre travail d’optimisation et d’harmonisation doit amener environ 15 % d’investissements supplémentaires à terme, essentiellement autour de l’agriculture. »

Stratégie RSE

Enfin, le groupe a structuré une stratégie RSE en 2025, avec notamment comme objectif d’engager 1 000 agriculteurs en agriculture de régénération d’ici 2030. « Son déploiement s’accompagnera dès 2026 d’un plan de formation de nos TC à l’agriculture de régénération », indique Armel Lesaffre. Unéal est aujourd’hui partie prenante des projets Covalo Hauts-de-France et Re’Col’Te sur cette thématique de régénération des sols.

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