Piveteau met les bouchées doubles pour le travail du grain

Maïs, pois chiche, blé, lin, graines d’épicerie en tous genres… La diversité de graines concassées, triées et ensachées au sein de Chantegrains est impressionnante. La moitié concerne le maïs (28 %) et le pois chiche (22 %). « Malgré un marché du bio à la baisse, les prestations en agriculture biologique gagnent du terrain en raison de la nécessité de séparer et de trier des mélanges de couverts », indiquait d’ailleurs Jean-Marc Flagey, directeur de la structure implantée à Lupsault (Charente), lors d’une conférence de presse organisée par Vert l’avenir, mardi 14 novembre.

Une reprise réussie

Depuis les investissements réalisés par le groupe Piveteau, rejoint dans ce projet par les coopératives de Mansle et Entente agricole, la structure bat son plein. Il faut dire que 3 M€ avaient été investis pour la sortie de terre d’un outil dernier cri équipé de quatre lignes de production pour le concassage, le décorticage (par friction), le triage (séparateur à plat, table densimétrique et trieur optique) et le conditionnement des grains (en vrac, sac et big bag) ainsi que leur mise sous-vide (pour les big bags).

« Ce dernier service est de plus en plus prisé car il permet une durée de conservation optimale, une destruction intégrale des nuisibles sans insecticide ainsi qu’une meilleure tenue des big bags lors de la livraison. » La hausse de cette activité nécessitera d’ailleurs le recrutement d’un salarié supplémentaire.

10 000 tonnes attendues pour 2023-2024

Aujourd’hui, Chantegrains emploie trois salariés, assistés d’intérimaires. L’entreprise a transformé 9 300 tonnes de grains pour la campagne 2022-2023, contre 8 000 t en 2021-2022. Le chiffre d’affaires a atteint 360 000 €, contre 260 000 € pour la campagne précédente. Jean-Marc Flagey ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et projette déjà une hausse de l’activité, le volume de grains traités ayant été multiplié par deux ces derniers mois. « Nous devrions atteindre les 10 000 t collectées pour la campagne 2023-2024 pour un chiffre d’affaires de 480 000 € », poursuit-il. À ce train-là, la société devra prochainement investir dans un espace de stockage supplémentaire.

Une valorisation des déchets

Sur l’ensemble du tonnage collecté, il arrive qu’une partie ne puisse être valorisée en raison d’une qualité insuffisante. Dans ce cas, les déchets peuvent être repris par le livreur. Ainsi, Demograins, filiale du groupe Piveteau et l’un des principaux clients de Chantegrains, récupère ces issues pour les valoriser. « Nous les vendons à des entreprises spécialisées dans la valorisation énergétique, via la méthanisation notamment, ou pour l’alimentation animale », conclut Morgan Kerjean, directeur de Demograins.