Terre Atlantique, entre manque et trop-plein d’eau
Lundi 27 novembre, la coopérative Terre Atlantique a présenté à la presse ses résultats, en amont de son assemblée générale. Après une collecte 2022 catastrophique, 2023 renoue avec la normale. Quant à 2024, les semis accusent du retard avec les fortes pluies, dans une région qui manque d’eau en été.
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C’est récipients à l’appui que Jean-Yves Moizant, président de Terre Atlantique, a voulu mettre en avant la problématique de l’eau, lors d’un point presse organisé lundi 27 novembre, en amont de l’assemblée générale lundi 1er décembre. « La bouteille d’1,5 l, c’est ce qui tombe, celle d’1 l, ce qui va à la mer, et le bouchon, c’est pour l’irrigation. » Le producteur voulait souligner la nécessité de cette dernière, dans une région où la création de réserves de substitution fait polémique.
En attendant, c’est le trop-plein d’eau qui pénalise pour le moment les cultures. Le 7 novembre, au lendemain de la tempête Domingos, Christian Cordonnier, directeur général de la coopérative de Charente-Maritime, estimait que seulement 15 à 20 % des semis étaient déjà faits. Depuis, les emblavements ont un peu avancé : le 27 novembre, il chiffrait à 60 % les surfaces de céréales semées. « Si on termine à 85 % des surfaces prévues, on sera content », juge Christian Cordonnier.
Blé dur avec Panzani
La récolte 2023 renoue avec la normale, « une année correcte mais pas exceptionnelle », appuie le président, avec 360 000 t, soit 100 000 t de plus que 2022. « Les collectes se suivent et ne ressemblent pas », commente le directeur. Sur la collecte 2022, « heureusement que prix étaient hauts pour contrebalancer la baisse de volumes ». Les filières qualité montent en puissance, avec le développement d’une filière blé dur avec Panzani, qui a démarré cette année (3 500 t).
Le chiffre d’affaires au 30 juin atteint 153 M€, dont 94 M€ pour les céréales, 45 M€ en approvisionnement, 14 M€ en semences et 335 000 € avec le photovoltaïque, pour un résultat net de 1,135 M€ (1,439 M€ l’année précédente). Côté ristournes, un montant total de 698 000 € sera proposé à l’AG. La production de semences est stable, avec près de 4 000 ha, dont 1 800 ha de tournesol : « Nous faisons partie des trois premiers producteurs français », met en avant la coopérative.
Hausse des services avec BeApi
Les services continuent de se développer, avec un CA passé de 500 000 à 600 000 €. La progression est en bonne partie due à BeApi, avec 6 000 nouveaux hectares sur la campagne 2022-2023. La coopérative a aussi lancé son club Terre Fertile, sur les sols, avec sur le dernier exercice deux groupes de 15 agriculteurs, qui ont suivi trois jours de formation. « Et on redémarre avec trois groupes, soit au total 45 agriculteurs », prévoit Christian Cordonnier.
Terre Atlantique continue ses essais pour trouver les cultures du futur. L’angélique récoltée a été distillée, à destination de l’industrie du parfum. « On sait produire, mais pour récolter, on a plus de mal, c’est fait à la main, résume le directeur. L’objectif est de sortir un tonnage économiquement rentable pour l’agriculteur, et il y a encore du travail, notamment sur le désherbage. »
Côté investissement, sur l’exercice 2022-2023, 1,23 M€ ont permis de moderniser le silo de Boutrit. À Dompierre-sur-Mer, 545 000 € ont été investis pour une dalle de collecte sécurisant la réception. 140 000 € ont aussi été mis à Bel Air et 100 000 € à La Chapelle et à Paizay-le-Chapt (Deux-Sèvres). Sur la station de semences, 295 000 € ont été investis pour des mises aux normes, en particulier incendie.
Côté rugby, Terre Atlantique est désormais partenaire 2023-2024 du Stade Rochelais. Pour Christian Cordonnier, « c’est une aussi une façon de montrer que l’agriculture est un domaine économique significatif pour le territoire ».
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