Nord Céréales devient le deuxième silo portuaire de France
Malgré les difficultés liées au conflit en Ukraine, Nord Céréales a exporté 2,2 Mt de céréales en 2022-2023. Son chiffre d’affaires grimpe de 35 %, à près de 15 M€.
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Nord Céréales, qui a organisé son assemblée générale vendredi 1er décembre à Dunkerque (Nord), a vu son chiffre d’affaires progresser de 35 % sur un an, pour atteindre 14,9 M€ en 2022-2023. Au total, la Sica, qui gère les exportations de céréales via Dunkerque, a pu exporter 2,2 Mt de céréales lors de cette campagne (650 000 t de plus que la précédente), malgré le contexte déstabilisant de la guerre entre l’Ukraine et la Russie.
Les débouchés sur la Chine, son premier marché avec environ 770 000 t, l’Égypte (510 000 t) et le Maroc (440 000 t), ont été consolidés. D’autres marchés se sont ouverts, comme le Pakistan (190 000 t environ).
Concurrence forte avec la Russie
À fin novembre 2023, 550 000 t de céréales ont déjà été exportées pour la campagne 2023-2024. Joël Ratel, directeur de Nord Céréales, table sur un export total de 2 Mt, mais il reste prudent car les sorties sur le deuxième semestre 2023 sont en recul. « Depuis le début de la campagne, la concurrence est forte avec la Russie, notamment pour les débouchés sur l’Algérie, et l’Égypte dans une moindre mesure », explique-t-il. La Russie est en effet plus compétitive sur le marché mondial. Toutefois, le mois de décembre devrait être plus chargé, grâce aux achats de la Chine. Le premier semestre 2024 s’annonce aussi plus dynamique.
Nouveau silo de 30 000 tonnes
Pour 2024-2025, Nord Céréales, qui est devenu le deuxième silo portuaire de France sur la moyenne des quatre dernières années, souhaite augmenter son volume d’exportation, grâce notamment au nouveau silo n° 9, composé de 8 cellules de 30 000 t au total. La capacité de stockage sera alors portée à 330 000 t. La fin des travaux est prévue pour octobre 2024. 22,7 M€ auront été investis. Un nouveau portique de chargement des bateaux a aussi été mis en place.
Mais au-delà de l’export de céréales, qui représente aujourd’hui 80 % de ses activités, la Sica entend développer de nouveaux débouchés, notamment avec les pellets de bois. « Nous avons, par exemple, la volonté d’aller sur les pellets industriels pour les entreprises qui remplacent le gaz, le charbon…, détaille Joël Ratel. Notre partenaire Euro Énergies souhaite aussi conquérir le marché au nord de la France sur la partie pellets pour les GMS. »
Réduire la dépendance à l’export
Cette diversification a été entamée en 2018 au même titre que les imports de maïs, pour répondre aux nouvelles demandes. 259 000 t ont été importées en 2022-2023 (203 000 t de maïs et 56 000 t de pellets), soit davantage que l’objectif de 230 000 t qui avait été fixé. « Nous souhaitons sécuriser les activités du silo portuaire en réduisant sa dépendance à l’export dans les années plus difficiles comme 2021-2022, explique le directeur de Nord Céréales. C’est important de ne pas avoir qu’un seul métier. » Il vise à terme une part de 70 % d’exports et 30 % de diversification.
Le prochain défi de Nord Céréales est aussi l’intégration en 2027 du canal Seine-Nord Europe dans ses activités. « Cela va nous permettre d’agrandir notre hinterland, se félicite Joël Ratel. Depuis l’Aisne et l’Oise, ce sera moins coûteux de venir en péniche jusqu’au port de Dunkerque qu’en train ou camion. »
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